La salle de cinéma Daouia de Aïn Defla abrite depuis hier, et ce, pendant deux jours, le 2e colloque national sur le rite malékite. Placé sous le haut patronage du président de la République, cette rencontre a regroupé plus de 350 participants venus de 47 wilayas. Des oulémas, des imams, des professeurs et penseurs ainsi que l'ancien ministre des Affaires religieuses et ex-dissident du parti dissous, Sassi Lamouri, étaient au rendez-vous. En l'absence du ministre des Affaires religieuses, l'allocution d'ouverture des travaux a été lue par le wali de Aïn Defla qui a rappelé que le thème principal de ce colloque, qui est la réconciliation, est étroitement lié au rite de l'imam Malek Ibn Ans. M. Bouzidi, professeur de la faculté des sciences islamiques de l'Université d'Alger, a relevé, pour sa part, que les fondements du rite malékite restent le “fiqh” des compagnons du Prophète Mohamed. “L'imam Malek s'est basé sur les hadiths rapportés par les compagnons du Prophète qui, lui-même, avait déclaré en substance dans un hadith que “nul ne dépasse en connaissances les oulémas de Médine””. Le deuxième conférencier à intervenir dans les débats est M. Moussa Ismaïl qui a abordé le sujet de la création des écoles dans le rite malékite. Cet universitaire a insisté sur l'intérêt que portent les autorités aux aspirations religieuses dans le rôle malékite. Selon M. Moussa, il existe deux rites en Algérie : le rite malékite, qui représente un pourcentage dépassant les 80% de la population, suivi du rite ibadite, tout en admettant la présence du hanafisme et de quelques chiites qui — selon lui, se comptent sur les doigts d'une seule main — se sont imprégnés de la révolution iranienne. La présence de chiites en Algérie a été totalement réfutée par le professeur Youcef Benmahdi, l'animateur vedette de l'émission de l'ENTV Fattawi ala hawa. Concernant la réconciliation nationale, le docteur M. Moussa a ajouté que cette charte demeure une solution incontournable pour mettre un terme à l'effusion de sang. Interrogé par Liberté sur la prière et la teneur du prêche du vendredi, l'orateur a précisé que la prière du vendredi ne doit pas dépasser les 15 minutes. Dans le même sillage, il suggère plus de contrôle des imams en leur donnant une liste de sujets à présenter lors des prêches pour éviter l'utilisation du minbar à des fins personnelles ou partisanes. Selon M. Moussa, dans tous les pays arabes, il est exigé de signer un contrat pour suivre la politique religieuse du pays, d'avoir un habit conforme au pays. “Hélas, la réalité est tout à fait le contraire chez nous où des imams se mettent à la mode d'El Azhar, de la Libye et du Pakistan”, a-t-il conclu. Moha B.