Le 1er colloque international sur les zaouïas s'est ouvert hier, à Oran, sous l'auspice de l'Union nationale des zaouïas algériennes (UNZA), en présence d'invités de marque venus parler des voies soufies et de leur rôle dans l'unification des peuples du Maghreb. Pendant trois jours, et sous l'intitulé “Le rôle synergique des zaouïas et les voies soufies dans l'édification de l'union maghrébine”, les participants, issus de différents pays arabes, tenteront de mettre en exergue l'importance des voies soufies dans le raffermissement des liens, déjà solides, entre les différentes confréries religieuses de ce qu'on qualifie pompeusement de Grand-Maghreb. La lettre de Ahmed Ben Bella, le président d'honneur de l'UNZA depuis six mois, lue par son représentant personnel Abdessadok Abdelkader, a donné le coup d'envoi au colloque après les versets du Coran et les “maddihs” d'une chorale représentant la zaouïa alaouia à Avignon. Le premier président algérien, absent pour affaire l'ayant retenu en France, sera présent pour la clôture du colloque, nous dit-on. Le représentant des “chouyoukhs”, Ayat Bouabdelli, cheikh de la zaouïa de Béthioua et président d'honneur de la rencontre ainsi que le docteur Mahmoud Omar Chaâlal, président de l'UNZA ont été parmi les premiers intervenants de la journée. L'on notera également, entre autres, la présence de cheikh Hassan Chenaoui, l'ex-mufti d'El-Azhar, de Abderrahim El-Alami, chercheur en soufisme au Maroc, d'El-Mizouri Laâroussi, directeur de l'Institut islamique au niveau de la mosquée Zeïtouna en Tunisie, de cheikh Ould Cheikh Ahmed de la Mauritanie, du docteur Dahrouch de l'Université de Beyrouth et du cheikh des voies soufies de Libye ainsi que de trois chercheurs venus de France. Le but avoué de cette rencontre est d'essayer de rapprocher, par l'entremise des zaouïas et les liens très forts des voies soufies, les peuples du Maghreb et de réussir là où les politiques ont lamentablement échoué. L'exemple très simple de la voie soufie Errahmania, basée en Kabylie et à Djelfa et qu'on retrouve en Tunisie, au Maroc, à la Mauritanie et en Libye suffit aux tenants des zaouïas d'espérer dans cette convergence de voies un encouragement à œuvrer pour l'unification des pays maghrébins. L'UNZA, créée en 2003, compte moderniser les zaouïas et appelle l'Etat à prendre en charge les enseignants coraniques et les étudiants en leur octroyant des bourses d'études. S. O.