Le président iranien ultraconservateur, Ahmadinejad, à qui l'élite religieuse chiite, toutes tendances confondues, vient de renouveler son ferme soutien, persiste et signe. Intransigeance sur le programme nucléaire, sur l'élimination de l'Etat d'Israël, sur la dénonciation du complot de l'Occident contre son régime et sur le retour aux valeurs originelles de la révolution islamique, version Khomeiny. Téhéran ne montre aucun signe de souplesse et multiplie les gestes de défi à l'égard de la communauté internationale à une semaine de l'échéance du 28 avril, fixée par le Conseil de sécurité, pour qu'il suspende ses activités controversées d'enrichissement d'uranium. Cette intransigeance a conduit, selon une source diplomatique à Vienne, à l'annulation au dernier moment d'un déplacement en Iran, prévu hier, d'un haut responsable des inspections nucléaires pour l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Le Conseil de sécurité attend de l'Iran, outre la suspension de ses activités d'enrichissement d'uranium, une plus grande coopération avec l'AIEA. Sinon, c'est l'embargo et d'autres mesures encore, dont des frappes aériennes sur ses sites nucléaires. Téhéran n'a pas plié et se montre peu enclin à coopérer sur l'enrichissement d'uranium dont la production a commencé le 11 avril. Ahmadinejad répète sans arrêt qu'il ne reculerait pas d'un iota, relevant le défi d'une menace éventuelle d'intervention militaire américaine contre les infrastructures iraniennes en faisant parader ses armées. Cette intransigeance a encore été illustrée lors d'un déplacement à Moscou d'une délégation iranienne pour rencontrer des représentants de la troïka européenne (France, Allemagne, Grande-Bretagne), réunis dans la capitale russe pour conférer avec leurs homologues américain, chinois et russe de la manière de traiter la crise. La délégation iranienne en a même profité pour annoncer le prochain triplement des capacités d'enrichissement d'uranium de la République islamique. Le directeur de l'AIEA avait annoncé, depuis Téhéran, que son organisation poursuivrait un dialogue intensif avec les responsables iraniens pour essayer de résoudre la crise avant la date butoir. Mais depuis son retour à Vienne, l'AIEA n'a rien vu de nouveau en Iran. Téhéran reste serein tant que les grandes puissances n'ont pas encore réussi à se mettre d'accord sur des sanctions éventuelles. Condoleezza Rice a durci le ton en affirmant que si la crise ne pouvait être réglée dans le cadre des Nations unies, les Etats-Unis étaient parfaitement capables, si nécessaire, d'agir militairement. À la différence des Etats-Unis, la Russie et la Chine restent opposées pour l'heure à des sanctions contre Téhéran. Hu, le président chinois hôte de Bush, insiste sur la nécessité de rechercher une résolution pacifique sur la question nucléaire iranienne. D. B.