Le récent contrat algéro-russe a boosté les entreprises d'armement russes qui accélèrent les livraisons. Après les MIG-29 pour l'année 2006, les chantiers navals de l'Amirauté de Saint-Pétersbourg viennent de signer un contrat pour la construction de deux sous-marins pour l'Algérie. Si le contrat signé par l'Algérie et la Russie, lors du passage du président Vladimir Poutine à Alger, donne une capacité de réaction déterminante aux commandements des forces terrestres et aériennes, à travers les acquisitions de bombardiers Sukhoi, de MIG de la nouvelle génération et de batteries de missiles et de défense anti-aérienne, la coopération navale paraissait comme le point faible de ce contrat historique estimé entre 5 et 7 milliards de dollars. Or, à en croire Vladimir Alexandrov, directeur général des chantiers navals de Saint-Pétersbourg, cité par la presse moscovite, la Russie va construire deux sous-marins à propulsion diesel. “Nous avons signé un contrat sur la livraison de nouveaux sous-marins de classe Kilo à l'Algérie”, a-t-il indiqué hier. Ainsi, les forces navales algériennes, qui disposent déjà de deux sous-marins de cette classe, vont en acquérir deux autres, ce qui va renforcer les capacités de défense sous-marine. Le contrat algéro-russe prévoyait seulement le fait que les chantiers russes devaient assurer la maintenance et la réparation de navires de guerre algériens. Ce contrat entre également dans le cadre de la modernisation de la flotte algérienne avec l'assistance technique russe. Le projet de sous-marins aurait été l'un des points majeurs de la visite en Russie, en mai 2005, du chef d'état-major de l'ANP, le général major Ahmed Gaïd Salah. À la fin des années 1980, l'Algérie avait acheté à Moscou deux sous-marins de la classe Kilo, projet 877EKM. Faisant partie de la force dissuasive d'une armée, les sous-marins dits de la “classe Roméro” acquis à l'époque sont devenus vétustes malgré la modernisation des forces navales entamées dans les années 90. D'où l'achat de ces deux nouveaux modèles. Ces sous-marins, d'une longueur de 78,3 mètres pour un déplacement de 3 076 tonnes, pourraient être armés de torpilles de 533 mm ou de mines. Les sous-marins Kilo, qui sont loin d'être aussi performants que ceux à propulsion nucléaire — classe de sous-marins que ne possèdent que les grandes puissances occidentales et russes, un cercle très fermé d'Etats — possèdent la particularité, selon les experts, d'être considérés comme les plus silencieux au monde. Ce que les Russes surnomment par les “trous noirs”. Cette nouvelle acquisition intervient aussi après que le bâtiment Kaliningrad, de la flotte russe de la Baltique, vient de faire une escale non officielle à Oran et Alger, première visite du genre depuis la désintégration de l'URSS. Le partenariat stratégique entre Alger et Moscou en sort consolidé, surtout que les Russes ne veulent pas négliger certains segments des équipements militaires que d'autres puissances concurrentes, notamment américaines et françaises, pourraient rafler en Algérie. Ainsi, les Américains étaient intéressés, suite aux manœuvres tactiques effectuées en Algérie avec les forces navales algériennes, notamment dans la traque anti-sous-marine, de livrer des bâtiments de guerre dont la dimension et la puissance de feu n'ont pas été abordées. Car à la différence des autres pays fournisseurs d'armes à l'ANP, la Russie prend en charge la modernisation des anciens équipements et fournit une technologie qui n'est pas souvent admise pour les Etats arabes. Mounir B.