Réunie sous la présidence du Chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, la commission chargée de faire le bilan sur la mise en œuvre, depuis la promulgation de l'ordonnance du 27 février, ainsi que les décrets présidentiels, a également évalué le nombre de disparus à 7 100, dont 3 000 ont déjà fait l'objet d'un jugement de décès. Ce chiffre rejoint sensiblement celui avancé par la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme (CNCPPDH), mais que contestent les associations des familles de disparus qui, elles, situent le nombre entre 15 000 et 20 000. “Plus de 7 000 personnes se réclamant de liens de parenté avec des personnes disparues ont déjà été reçues au niveau des différentes commissions de wilaya compétentes”, dans le cadre des mesures d'indemnisation prévues par la charte, ajoute le texte, repris par l'agence officielle, APS. Comme avancé déjà lors de la conférence de presse, tenue il y a un mois à Djenane El-Mithaq par Ouyahia himself, la commission indique également que “la liste nominative des terroristes abattus dans le cadre de la lutte contre le fléau (du terrorisme) a déjà été établie par les autorités compétentes et comporte près de 17 000 noms”, ajoutant que cette liste “demeurera la seule matrice de travail en la matière”. Selon le texte, les commissions de wilaya ont engagé des enquêtes pour identifier les familles démunies, dont un proche figure sur la liste des personnes abattues, précisant que “près de 7 000 personnes proches de terroristes abattus se sont déjà présentées aux commissions de wilaya”. Sur le chapitre des personnes licenciées, la commission a indiqué que plus de 5 000 personnes déclarant avoir fait l'objet de mesures administratives de licenciement pour des faits liés à la “tragédie nationale” se sont présentées au niveau des différentes commissions. Et la commission nationale a rappelé quelques directives qu'ils sont tenus de suivre pour aspirer à bénéficier des indemnités. Même si elle n'a pas été évoquée — la commission se contentant de l'usage du vocable “quelques résultats” —, la campagne de sensibilisation en direction de ceux qui ont pris les armes contre la patrie, pour reprendre les termes du communiqué, entendre les “repentis”, a enregistré le repentir de près de 200 personnes, selon des sources officieuses, depuis la promulgation de l'ordonnance présidentielle. Récemment, le ministre de l'Intérieur avait indiqué que le chiffre se situerait entre 80 et 90, tout en prenant la précaution de préciser qu'il n'avait pas “les chiffres en tête”. “Maintenir la pression dans la lutte contre le terrorisme” Par ailleurs, tout en démentant certaines allégations autour des pensions concédées aux victimes de la “tragédie”, la commission a rassuré les Patriotes en affirmant que “les éléments qui ont eu le mérite de participer volontairement à la défense de la patrie contre le terrorisme (...) seront, le moment venu, l'objet de l'attention requise de la part de l'Etat qu'ils ont contribué à sauvegarder”. Enfin, la commission a relevé qu'un travail appréciable a été accompli par les commissions de wilaya et les parquets dans l'entreprise de prise en charge des victimes de la “tragédie”. “Maintenir la pression extrême dans la lutte contre le terrorisme” et veiller à ce que les personnes arrêtées, depuis la mise en œuvre de la charte le 27 février, pour “terrorisme, soutien au terrorisme et subversion terroriste (...) soient jugées avec toute la sévérité prévue par la législation en vigueur” sont, par ailleurs, l'une des recommandations de la commission. Celle-ci a précisé que ces personnes, arrêtées après le 27 février, étaient “exclues du bénéfice des mesures énoncées dans la Charte pour la paix et la réconciliation nationale”. K. K.