Le ministre usera de chiffres pour convaincre l'assistance : 65 % de la population est cantonnée dans une portion de 4 % du territoire. Ghardaïa le 25 avril 2006. La salle de conférences est pleine à craquer. Le ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement ouvre la rencontre régionale intitulée “Débat sur le schéma national d'aménagement du territoire (Snat) 2025”. Les participants viennent des sept wilayas du Sud (Ghardaïa, Laghouat, Biskra, El-Oued, Ouargla, Illizi et Tamanrasset). Ils représentent les institutions exécutives et élues. Notons aussi la présence des différents départements ministériels (directeurs, chargés d'études et de synthèse, DG…) des organismes publics, des agences, des entreprises privées, des universitaires et des membres de la société civile… M. Rahmani situe d'emblée l'importance de ce débat qui intervient pour que “l'aménagement du territoire garantisse un développement harmonieux et durable de l'espace national”. Avec un territoire de 2 381 741 kilomètres carrés et une population de 33 millions d'habitants, l'Algérie souffre de disparités et de déséquilibres flagrants tant dans sa configuration géographique que dans la répartition des populations mais aussi dans le degré de développement économique. Fidèle à sa réputation, M. Rahmani, en fin pédagogue, séduit l'assistance grâce à des arguments et des vérités imparables. “Il faut une véritable dynamique et un rééquilibrage du territoire basés sur le développement harmonieux de tout l'espace national...” Les chiffres avancés par le ministre donnent froid dans le dos : 65% de la population algérienne restent cantonnée dans une portion de 4% du territoire. 26,5% peuplent 13% du territoire (régions des Hauts Plateaux). Quant aux régions du Sud, elles couvrent 83% du territoire et n'accueillent que 8,5% de la population nationale. Cette triste situation donne un pays “bancal” dans sa répartition humaine. Dans cette optique, le ministre rappelle les orientations et les instruments d'aménagement du territoire énoncés par la loi 01-20 du 12 décembre 2001 relative à l'aménagement et au développement durable du territoire qui tendent tous à “garantir un développement harmonieux du pays”. “Il faut freiner le développement anarchique du littoral, développer en profondeur les piémonts, réaliser des villes nouvelles, développer l'arrière-pays du Tell, les Hauts Plateaux...” pour, dit-il, “réussir la dynamique de rééquilibrage du territoire”. Le Schéma national d'aménagement du territoire reste un projet ambitieux. De véritables travaux d'hercule attendent tout un chacun. M. Rahmani a donné l'exemple, il faut y croire pour “amarrer l'Algérie à l'universel”. RACHID MERSEL