Après la rencontre de la semaine dernière entre le Chef du gouvernement et les représentants des organisations patronales, qui a permis de passer en revue les doléances de ces derniers, il sera cet après-midi procédé à l'installation officielle des groupes de négociation mixte gouvernement-UGTA qui prendront en charge le renouvellement des conventions de branches vieilles de 9 ans, puisque paraphées entre les deux parties lors de la tripartite de 1997. Les organisations patronales également conviées à cette cérémonie ne sont apparemment concernées que par certains groupes de travail, en raison du fait que rares sont les conventions de branches signées dans le privé. Toutefois, elles doivent prendre en considération un nouvel élément intervenu dans les discussions à propos de la tripartite : le contenu des conventions de branches seront cette fois-ci applicables aux secteurs public et privé. Et selon des sources informées, les décisions de la prochaine tripartite feront force de loi, et les entreprises, tous secteurs confondus, seront appelées à les respecter. La cérémonie d'installation aura lieu au Palais du gouvernement et verra donc la présence du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, et plusieurs membres de son cabinet, d'un côté, et, de l'autre, le secrétaire général de la Centrale syndicale Abdelmadjid Sidi-Saïd qui sera, lui aussi, accompagné pour la circonstance des membres du secrétariat national de l'organisation. Mais, c'est surtout les responsables des Sociétés de gestion des participations de l'Etat (SGP) et les présidents-directeurs généraux des entreprises publiques qui sont appelés à donner la réplique, à compter d'aujourd'hui, aux dirigeants des fédérations sectorielles et responsables syndicaux de l'UGTA. Afin d'apporter les dernières retouches à la stratégie de négociation à mettre en œuvre lors de ces discussions, les dirigeants de la Centrale syndicale ont réuni, hier, à la Maison du peuple, les responsables des fédérations et les syndicalistes. Des “orientations” ont donc été données par le patron de l'UGTA quant à la manière de mener ces négociations afin d'arracher le maximum d'avantages sociaux. Relations de travail, revalorisation des salaires, régimes indemnitaires, commissions paritaires… tout a été passé en revue pour réussir ce test qui s'annonce sérieux pour la direction de l'UGTA à quelques encablures de son 11e congrès. Les trois partenaires devraient décider lors de cette cérémonie d'aujourd'hui de la date limite de la phase de négociation des conventions de branches. Néanmoins, une source proche de la Centrale syndicale estime que cette période ne saurait dépasser les trois mois. Pour certains secteurs, notamment ceux qui connaissent un niveau de développement important, la négociation s'annonce moins ardue et l'on prévoit ainsi des résultats concrets au bout de quelques semaines seulement. Mais, pour les secteurs à la traîne, les débats risquent d'achopper, surtout lorsqu'il s'agira de discuter des augmentations de salaires et des régimes indemnitaires. Et la “remarque” faite récemment par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, qui liait toute hausse des salaires au niveau de la productivité des entreprises pèsera sans doute dans ces négociations. Hamid Saïdani