À compter du 1er mai, le demandeur de visa formera le 15 73 sur son téléphone pour obtenir des renseignements sur les pièces à fournir pour le type de visa qu'il souhaite avoir, et une fois son dossier accepté, il composera le 15 79 pour convenir du jour et de l'heure du rendez-vous. Plus de file d'attente devant les consulats de France en Algérie. Le consul général de France à Alger, Francis Heude, a annoncé, hier, au cours d'une rencontre avec la presse des mesures importantes en vue d'alléger la procédure d'octroi du visa. Il s'agit de la mise en place d'un système de renseignements par téléphone par le biais duquel le demandeur, une fois l'accord obtenu, appellera un numéro pour fixer un rendez-vous de son choix, en vue de retirer son document de voyage. Ce processus de facilitation, qui sera géré par un prestataire de services, une entreprise algérienne de statut privé employant quelque 22 personnes, permettra de ramener le délai d'octroi de visa à une vingtaine de jours. Ce service, “qui sera opérationnel dès aujourd'hui au consulat de France d'Annaba, fera complètement disparaître les files d'attente” devant le siège des consulats de France, a affirmé le diplomate. Le consul général a également précisé que ce processus, qui sera complètement opérationnel le 21 mai prochain, sera entamé le 1er mai avec le lancement d'un deuxième service pour le renseignement. Ainsi, à compter de cette date, le demandeur appellera le numéro 15 73 pour connaître les pièces à fournir et pour quel type de visa postule-t-il (court ou long séjour). Une fois l'accord obtenu, il devra alors former le numéro 15 79 pour convenir du jour et de l'heure même du retrait du visa, selon, bien entendu, le nombre de personnes que devront recevoir quotidiennement les services de l'ambassade. Lors de cette communication, le demandeur doit aussi fournir ses nom et prénom et surtout son numéro de dossier. Cette initiative, qui ne concernera dans un premier temps que la capitale, sera par la suite généralisée aux autres consulats. “Cette opération, qui fait partie du service public moderne et réactif, vise à faire en sorte que les dossiers soient traités dans de meilleures conditions”, a ajouté Francis Heude. “À partir du 21 mai, vous constaterez qu'il n'y aura plus de file d'attente devant le siège de l'ambassade de France à Alger”, a affirmé le consul général qui a également annoncé la réouverture du consulat de France d'Oran avant l'été 2007. Interrogé sur les délais de traitement qui sont jugés trop longs comparativement à nos voisins tunisiens et marocains, le diplomate français a indiqué que la durée varie actuellement de quatre à cinq semaines, mais qu'il comptait la réduire à quinze ou vingt jours. Quant aux faux documents et autres tentatives de trafic de visas, Francis Heude a annoncé avoir décidé, il y a six semaines déjà, de déposer une plainte lorsque les services du consulat constateront l'existence de fraude. Le diplomate est allé jusqu'à évoquer le cas d'une entreprise, sans la nommer, interdite actuellement de visa pour faux et usage de faux. Tout en évoquant le risque migratoire, convenant de souligner qu'il est beaucoup moins important lorsqu'il s'agit de métiers tels que pharmaciens, pour ne citer que cet exemple, le consul général a précisé que, concernant l'Algérie, il n'existe pas de politique de quotas en matière d'octroi de visas. “Sur les 250 000 demandes reçues en 2005, 150 000 ont été accordées”, a-t-il déclaré. Interrogé sur la marge d'erreur dont pourraient être coupables les services du consulat, Francis Heude a indiqué que l'écrasante majorité des cas de refus est justifiée soit par le fait que le dossier est incomplet, soit par d'autres considérations que le demandeur n'est pas censé savoir. Seule une infime partie des dossiers pourrait être sujette à erreur, et là, les services du consulat rectifient le tir. “Une fois les critères satisfaits, vous avez le visa. Nous n'avons pas de politique de quotas pour l'Algérie. Nous traitons des dizaines de milliers de dossiers par an, je revendique le droit à l'erreur”, a-t-il souligné. À une question sur l'augmentation des frais de visa, fixés actuellement à 35 euros, le consul général a précisé que “la décision, qui relève de la Commission européenne, n'a pas encore été prise, mais semble inéluctable”. Il a estimé que ces frais passeront probablement à 60 euros dès janvier prochain. Sur le plan politique, le consul général a annoncé, hier, la saisine par la France de ses partenaires de l'UE pour la levée de la consultation imposée par l'espace Schengen aux dossiers de visas des Algériens durant les années 1990. Cette décision, prise à l'époque en raison de la situation sécuritaire qui prévalait dans le pays, avait imposé une procédure assez lourde qui fixait la durée du traitement du dossier à 15 jours. Aujourd'hui, la situation a changé, et les diplomates en poste à Alger constatent que le pays est en voie de normalisation. Alors, pourquoi maintenir l'Algérie sur la liste des 30 pays soumis à consultation ? Francis Heude considère qu'il est temps que l'Algérie soit retirée de cette liste, qu'il n'a pas voulu nommer, et affirme que la France “défendra le dossier Algérie devant ses partenaires Schengen ; ce n'est pas gagné d'avance”, a-t-il noté. Salim Tamani Lire tout notre dossier Algerie-France en cliquant ici