La France a-t-elle décidé de faire un geste en réponse aux reproches exprimés par la partie algérienne quant à la gestion de la question des visas. Il semble que ce soit le cas puisque le consulat de France à Alger a annoncé hier, qu'il compte lancer dès le 1er mai prochain, un service téléphonique grâce auquel le délai de délivrance de visas sera ramené à une vingtaine de jours «en moyenne». C'est ce qu'a affirmé le consul général de France en Algérie, M. Francis Heude, à des journalistes de la presse nationale, lors d'une rencontre à la faveur de laquelle il a précisé que les demandeurs algériens de visa pour la France, après avoir envoyé leurs dossiers par poste, pourront ainsi «appeler par téléphone pour fixer la date et l'heure auxquelles ils souhaiteraient être reçus» au consulat. Il a estimé qu'avec ce service «qui sera opérationnel dès mercredi au consulat de France à Annaba, on verra complètement disparaître les files d'attente» devant le siège des consulats de France. Le prestataire de service est une «entreprise algérienne qui emploie 22 personnes», a également informé M.Heude qui n'a pas divulgué pour autant le nom de la société. Un second service pour le «renseignement» entrera en activité à la même date, a poursuivi le consul qui a révélé, par ailleurs, la prochaine entrée en fonction du consulat d'Oran, «avant l'été 2007». Le consul général s'est étalé sur les données chiffrées des visas, indiquant que la France a fourni en 2005 une totalité de 150.000 visas à des Algériens, sur une demande globale de 250.000, d'autant que son pays, a-t-il souligné, «n'a fixé aucun quota de visas» à l'Algérie. Interrogé sur les causes du «retard» observé dans le traitement des dossiers des demandeurs algériens de visa, par rapport aux pays voisins, M.Heude a expliqué que «pour les visas de court séjour de moins de 90 jours, les demandes doivent être acceptées par tous les partenaires Schengen», d'autant que l'Algérie est depuis le milieu des années 1990 sur la liste européenne des «pays à consultation européenne». C'est pour cela, a-t-il dit, que le traitement «des demandes de visa de court séjour, qui représentent 90% des demandes totales, ne peut être de moins de 15 jours, même avec le nouveau service». Ces délais vont donc demeurer, compte tenu de la situation, d'environ trois semaines. Quant aux visas de long séjour, ils relèvent des seuls accords bilatéraux et ne concernent pas les pays Schengen, ce qui se traduit par des délais manifestement plus courts. Evoquant le sujet de l'augmentation des frais de visa, fixés actuellement à 35 euros, le consul général de France en Algérie a énoncé que «la décision, qui relève de la Commission européenne, n'a pas encore été prise, mais semble inéluctable». Il a en outre estimé que ces frais vont sans doute s'élever à 60 euros dès le début de l'année prochaine.