Pour la deuxième fois, en l'espace d'un mois et demi, des experts finlandais se sont rendus, lundi dernier, au niveau de la piscine olympique d'Oran, située à l'intérieur du jardin public, pour y effectuer un diagnostic complet. En effet, au mois de mars dernier, une vive polémique éclatait au niveau local sur le non-respect des normes dans la réalisation de cette structure, inaugurée par le chef de l'Etat. Le directeur de l'OPW avait alerté le ministère de la Jeunesse et des Sports sur les nombreuses anomalies de construction constatées et qui le poussaient à l'époque à en refuser la gestion en l'état. Alors que son coût a atteint les 230 millions de DA, cette piscine ne pouvait être fonctionnelle : absence de climatisation, transformant la piscine en un véritable hammam, température de l'eau trop basse, soit 21° au lieu des 26° selon les normes internationales, le PH de l'eau trop élevé en raison de l'utilisation d'un produit périmé, etc. Ces anomalies ont semé le doute sur le choix de l'entreprise de réalisation et du bureau d'études chargé du suivi des travaux. Autant de constats mis en relief par les experts finlandais du groupe, Set Group Finland Set Engineering, qui ont signé une convention avec le département de M. Guidoum pour expertiser la piscine d'Oran et celle du 5-Juillet qui abritera les compétitions des prochains jeux Africains. Hier, la délégation finlandaise, composée d'un ingénieur spécialiste de l'air, d'un chimiste et d'un architecte, a fait le tour de la structure en compagnie du président de la Fédération de natation et de Mme Benmaghsoula, directrice des équipes nationales. Si pour le PH de l'eau, le problème semble réglé, ainsi que la température de l'eau, une plaque supplémentaire ayant été rajoutée entre-temps, celui de la climatisation et du taux d'humidité à l'intérieur de la piscine posent toujours problème. Les Finlandais, au terme de leur visite, semblent pouvoir trouver la solution par l'installation d'un aérotherme, un climatiseur bloc spécifique qui se place à l'extérieur de la structure. Le représentant de la DJS d'Oran, également présent lors de cette visite, nous signale que l'absence d'installation du climatiseur était due à un problème d'enveloppe budgétaire. Pour remédier à ce problème, les pouvoirs publics devront encore débourser quelque 500 000 euros, le coût de l'isotherme et de son installation par le groupe finlandais. Quant à Mme Benmaghsoula, elle confirmera que la piscine d'Oran répond aux normes, mis à part ce problème de climatisation. “La température de l'air doit être de 3° de plus que la température de l'eau, mais il faut dire qu'il est temps d'arrêter de faire n'importe quoi ! 40% des piscines en Algérie ne sont pas conformes et, à ce titre, il faut signaler que c'est la première fois justement que la tutelle fait appel à des cadres de la fédération pour donner leur avis.” Néanmoins, si la piscine olympique d'Oran répond aux normes, selon les cadres de la fédération, aucune compétition internationale de natation de vitesse n'y sera domiciliée. “Pour des compétitions internationales, il est impératif d'avoir à côté une piscine d'échauffement, ce qui n'est pas le cas à Oran...”, ajoutent encore nos interlocuteurs. Quant au groupe finlandais spécialisé dans les structures sportives de natation, leur ambition est d'obtenir un cahier des charges pour expertiser toutes les piscines du pays. Par ailleurs, ces derniers vont également assurer des formations pour les gestionnaires de piscine et les techniciens de maintenance, autre point faible en Algérie dans ce domaine. F. BOUMEDIENE