Le marché local de l'hôtellerie enregistre un déficit estimé à 1 445 lits. Une situation qui place Constantine à la traîne par rapport à Alger, Oran, Annaba et Sétif, pour ne citer que ces villes. Annoncé en grande pompe, le projet de réalisation de 6 hôtels de moyenne capacité à Constantine tarde à se concrétiser. Le marché local de l'hôtellerie se voit ainsi priver de 1 445 nouveaux lits. Une situation qui place Constantine à la traîne par rapport à Alger, Oran, Annaba et Sétif, pour ne citer que ces villes, car la capitale de l'est dispose de moins de 350 lits. Ces derniers méritent un classement, ce qui leur permettra de recevoir une clientèle dans le cadre du réceptif et même dans celui du tourisme d'affaires national. À l'exception de l'hôtel Ibis et du Novotel, pour une capacité commune de 578 lits, de la société mixte Siaha (groupes accor et Mehri), la réalisation des 4 autres unités est repoussée, tous les deux ans, à une autre échéance. Comme la réalisation de ces deux unités relève beaucoup plus de la stratégie de deux puissants groupes économiques et de la prise de conscience des autorités locales que d'une démarche propre à des secteurs administratifs en charge de la promotion de l'investissement touristique national, certains élus et professionnels locaux commencent déjà à exprimer leurs doutes sur l'ouverture de ces unités, à l'horizon 2008, de 200 lits au minimum chacune. Du coup, actuellement, seuls 2 hôtels méritent d'être classés à Constantine, à savoir les deux entités publiques : le Panoramique et le Cirta. Seulement, et de l'avis même de certains de leurs employés, faute de concurrence, ils risquent de ne plus jouer leur rôle de leader sur le marché, celui de faire la différence par la qualité. À cette pénurie en lits destinés au réceptif, il existe une pléthore d'agences de voyages. Elles constituent actuellement 35 enseignes sur tout le territoire de la wilaya. Si certaines activent à l'année et déploient des efforts pour le fonctionnement de la machine touristique, d'autres n'ouvrent boutique qu'en l'espace des compagnes pour la Omra. Pis, tous les observateurs ont remarqué que c'est au moment où les conditions de délivrance des agréments de voyagistes sont devenues plus draconiennes que le nombre des “wakalate” s'est multiplié. Ainsi, pour toute la Tunisie, il n'y a que 350 voyagistes pour un flux de 5 millions de touristes, soit 14 000 touristes par an pour un voyagiste. À Constantine, la moyenne de touristes étrangers ramenés par l'une des 35 agences est de 10. Pis, près de 10% des 930 000 touristes algériens ayant visité la Tunisie en 2004 ont été recrutés par des voyagistes installés dans la cité. Toutefois, il ne faut pas oublier que du côté des pouvoirs publics, peu de choses se fait pour développer le réceptif. Mourad KEZZAR