Le diplomate a convenu avec les responsables algériens d'une rencontre au sommet prochainement entre le président Bouteflika et le président du gouvernement espagnol Zapatero. Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a-t-il refusé de recevoir le secrétaire d'état espagnol aux Affaires étrangères, porteur de messages au chef de l'Etat du roi Juan Carlos et du Chef du gouvernement espagnol? Contrairement aux usages diplomatiques, c'est le Chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, qui a reçu, jeudi dernier, Bernardino Leon. D'après un communiqué des services du Chef du gouvernement, l'audience s'est déroulée en présence d'Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines. Au-delà des questions de coopération économique, le diplomate espagnol a tenté de convaincre Alger de participer à la conférence sur l'immigration qui aura lieu les 10 et 11 juillet prochain au Maroc. Les interlocuteurs algériens ont réaffirmé, selon nos sources, la position d'Alger sur la réunion de Rabat, une position déjà exprimée à l'issue de la conférence des experts sur l'immigration qui s'est déroulée les 3 et 4 avril derniers à Alger. Il faut savoir que les autorités algériennes estiment que la question de l'immigration ne peut être traitée que dans le cadre de l'Union africaine, de laquelle s'est retiré le Maroc, car l'UA reconnaît la République arabe sahraouie démocratique. Pour les Espagnols et les Français, qui se sont joints aussi au “forcing diplomatique” afin de ramener Alger à reconsidérer sa position, la tenue de deux réunions concurrentes risque de faire perdre de la substance à celle de Rabat, surtout que les autres pays de l'UA ont déjà décidé de suivre l'exemple d'Alger et participer à la rencontre devant se dérouler à Tripoli en Libye en juin prochain. Il faut rappeler que la conférence UE-Afrique de Rabat est une initiative promue par l'Espagne, le Maroc et la France à la suite de la sanglante crise migratoire dans les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, prises d'assaut à l'automne 2005 par des milliers de candidats africains à l'émigration. Des incidents frontaliers meurtriers s'en étaient suivis, précédant la dispersion dans le désert de milliers d'Africains puis leur expulsion. Ceci dit, le ministre espagnol a souligné à Alger le caractère stratégique des relations algéro-espagnoles. “Nous préparons avec des responsables algériens la réunion de haut niveau entre le président Abdelaziz Bouteflika et le président du gouvernement espagnol, M. Jose luis Rodriguez Zapatero”, a déclaré Leon. Pour sa part, M. Messahel a indiqué que cette rencontre “entre dans le cadre de la concertation traditionnelle qui existe entre l'Algérie et l'Espagne”. S. T.