Khartoum a beau jeu devant les menaces internationales. Dans le Darfour, ses opposants sont répartis en plusieurs groupes, dont les derniers ne veulent pas faire cause commune avec les deux qui ont déclenché le conflit en 2003 et signé l'accord de paix proposé par la médiation de l'Union Africaine, après d'intenses pressions internationales. Le plus grand des groupes rebelles est le Mouvement de libération du Soudan (SLM), dont l'armée de libération mène, depuis février 2003, des opérations contre des positions gouvernementales dans cet Etat de l'ouest du Soudan. En novembre 2005, le SLM s'est scindé en deux factions. Khartoum accuse l'Erythrée de les soutenir. Le SLM serait, idéologiquement, proche du mouvement de l'Armée populaire de libération du Soudan (SPLA), qui a combattu, pendant 21 ans au Sud, contre le gouvernement central avant d'en faire partie. La troisième faction de la rébellion est composée par le Mouvement pour l'égalité et la justice (JEM), dont la caractéristique est d'être politiquement proche de la mouvance du leader islamiste Hassan Tourabi, ex-bras droit du président Omar Hassan Al Béchir, devenu son principal ennemi. Le JEM nie toute allégeance à l'islamiste soudanais, mais il est néanmoins perçu à l'intérieur et à l'extérieur du Soudan comme un instrument des islamistes pour déstabiliser le régime. Il y a aussi le Mouvement national pour la réforme et le développement (MNRD), présenté comme une aile dissidente du JEM et que les autres accusent être inféodé à Khartoum. Le conflit du Darfour, région partiellement désertique peuplée d'environ six millions d'habitants, a fait 300 000 morts et 2,4 millions de déplacés et de réfugiés. D. B.