Les tortures et les assassinats commis par la France coloniale durant la Guerre de libération nationale, reviennent au devant de la scène et sont dénoncés par ses propres enfants. Le média indépendant "Streetpress" est revenu sur ces crimes coloniaux avec une vidéo consacrée à la journaliste du Monde, Florence Beaugé, qui avait publié, au début des années 2000, une enquête sur les sévices subis par la moudjahida Louisette Ighilahriz pendant la Guerre de libération nationale. Intitulé "Torturée par l'Armée française en Algérie, Lila recherche l'homme qui l'a sauvée", publié le 20 juin 2000 à la Une du Monde, l'article qui raconte comment Louisette Ighilahriz a été torturée en 1957, a eu un écho considérable, indique "Streetpress" dans cette vidéo. Cet article était le début d'une enquête approfondie réalisée par Beaugé sur les tortures pendant la Guerre de libération nationale, allant jusqu'à ramener des aveux du plus haut sommet de la hiérarchie militaire. Florence Beaugé, rapporte "Streetpress", a décroché une interview avec le général Massu qui a reconnu l'usage de la torture en déclarant: "Quand je repense à l'Algérie, cela me désole, on aurait pu faire différemment". Il a même précisé que le sauveur de Louisette n'était autre que l'un de ses meilleurs amis, un médecin militaire de la 10e Division parachutiste. Paul Aussaresses, un ancien militaire, a, quant à lui, révélé à la journaliste du Monde avoir personnellement exécuté 24 personnes et dirigé un escadron de la mort, confirmant l'existence d'un système de torture systématique depuis 1830. Toutefois, il n' a pas manqué d'avouer qu'il n'"avait pas de remord". Selon "Streetpress", les témoignages recueillis par la journaliste du Monde ont mis en lumière les différentes méthodes de torture, incluant la torture à la baignoire, les exactions corporels, et les exécutions sommaires. Ce média indépendant n'a pas manqué, par ailleurs, d'évoquer les propos prononcés par le journaliste de RTL, Jean-Michel Apathie, qui a déclenché une polémique et relancé le débat sur les exactions commises par la France sur le peuple algérien de 1830 à 1962. Apathie avait comparé les massacres d'Oradour-sur-Glane aux actions de la France en Algérie. "Chaque année en France, on commémore ce qui s'est passé à Oradour-sur-Glane, c'est-à dire le massacre de tout un village. Nous en avons fait des centaines en Algérie", avait-il lancé lors d'un débat sur l'Algérie.