“L'Algérie est à la traîne dans le développement de la transplantation rénale, nos voisins sont très en avance dans le traitement et même le Soudan fait mieux que nous”, nous a indiqué le Dr Boubchir, néphrologue au CHU de Tizi Ouzou, en marge de la journée consacrée à la néphrologie organisée, avant-hier, par l'Association de formation médicale de Bordj Menaïel, à la salle Senani de Boumerdès. C'est un véritable cri d'alarme qu'a voulu lancer ce spécialiste devant la montée effrénée de malades atteints d'insuffisance rénale. “10 à 30 nouveaux malades pour 1 million d'habitants sont enregistrés chaque année en Algérie alors que les appareils d'hémodialyse manquent terriblement et les consommables coûtent cher”, ajoute Dr Boubchir qui affirme que “devant le coût excessif de la prise en charge de cette maladie, la transplantation rénale demeure la seule solution”. Et il impute cette situation aux conflits qui existent entre spécialistes, dont certains d'entre eux “veulent monopoliser la transplantation pour se présenter en leadership en la matière”, précise-t-il. À en croire Dr Boubchir, la vanité, l'insouciance et autres futilités ne sont pas seulement présentes dans le milieu du football, elles sont mêmes “greffées” chez nos meilleurs spécialistes en médecine. Des membres d'une association de malades, présents, n'ont pas hésité à dénoncer cette situation de blocage qui met leur vie en péril. Les différents spécialistes qui se sont succédé à la tribune de la salle Senani ont insisté sur la prévention qui demeure une des meilleures solutions pour éviter la maladie et elle commence au niveau de la cellule familiale. Parmi les causes principales de cette maladie chronique, les conférenciers ont cité, notamment, le diabète, les infections urinaires, les angines non traitées et autres maladies mal soignées. Selon les médecins, les moyens pour la prise en charge de malades atteints d'insuffisance rénale en phase terminale demeurent en deçà de la demande exprimée, vu le nombre très insuffisant d'unités de dialyse existantes sur le territoire national. Plus de 5 000 malades sont déjà comptabilisés pour seulement 75 unités de dialyse environ, alors que chaque malade a besoin d'une séance d'hémodialyse chaque deux jours. Et lorsqu'on sait qu'une séance coûte 1 million de centimes environ, il est très facile de comprendre les raisons du cri d'alarme du Dr Boubchir qui préconise le développement de la transplantation rénale. M. T.