Il était nomade. Il a été fixé grâce à l'action du parc national de Belezma. Quelle action ? Pour mieux protéger sa forêt, M. Tissa Laâbed, directeur de cette structure, a divisé en cinq zones son territoire. Deux, celles qui abritent de arbres rares, les cèdres notamment, sont totalement inaccessibles. Interdites. Elles sont aujourd'hui habitées par les terroristes… Les autres zones, protégées aussi, finissent par offrir, avec l'aval du parc, un espace de vie. Il était donc nomade, berger à l'occasion, on lui a proposé de devenir arboriculteur. Il a planté des pommiers. Un jour, Laâbed, le directeur qui lui a appris à planter des arbres, lui demande : “Où en es-tu, tu as des résultats ? Des bénéfices ?”. Et l'implanté de répondre : “Ouallah oualou (par Dieu rien !)”. Un acheteur, venu d'une autre région d'Algérie, intéressé par ses pommes, est venu proposer 80 millions de centimes à prendre sur pied. Le néo-agriculteur refuse. Le lendemain, après une tempête de grêle, il perd tout. Il a récolté zéro pomme, zéro centime. Le parc national de Belezma ne fait pas que ça. Il n'existe que pour protéger la nature, cette chose que le pouvoir a perdu de vue, et pour initier les enfants de ce pays à l'environnement. Au respect de la terre et de ce qui y pousse. Le Parc national de Belezma, un parmi les dix que compte le pays, travaille à la sauvegarde de la flore — genévrier, olivier sauvage, pin, cèdre, etc. — et à la renaissance de la faune. Pour cela, cette structure qui vient à peine de bénéficier de trois véhicules, a créé un parc animalier où déjà on peut croiser le regard d'un aigle. Rare... 26 250 ha de montagnes à gérer. Ce n'est pas évident. Pour se soulager, le parc a créé, dans des villages isolés des Aurès, trois secteurs : trois structures matériellement visibles, bien faites. Le Parc national de Belezma n'a pas de garages, pas trop d'argent, mais il a beaucoup d'idées. Ses responsables n'ont pas de statuts, ils ont des projets. Pour l'Algérie. Pour mémoire, il serait juste utile de rappeler que l'Algérie est le pays précurseur des parcs nationaux. ça, se passait en 1919, et la France, à l'époque, puissance coloniale, n'en avait pas encore créé sur son propre territoire. M. O.