Avec 17 000 hectares de cèdres comptabilisés en 1962 dans les monts des Aurès, aujourd'hui, l'on compte seulement 10 000 hectares, dont une grande partie est déjà encline au dépérissement. Ce constat alarmant a été fait en 2005, lorsqu'un cadre de la Conservation des forêts de la wilaya de Batna a survolé le parc de Belezma, où des zones importantes ont pratiquement dépéri. Pourtant, le cèdre se trouve être à l'origine de la création du parc national de Belezma, à Batna, et qui a pour première vocation la protection de cet arbre d'essence noble. D'une superficie de 26 250 hectares, le parc se situe à 7 kilomètres au nord-ouest de la ville de Batna. Aussi, pour protéger ce patrimoine, en 1982, des recherches axées sur les facteurs de ce dépérissement ont été effectuées, surtout après la découverte de 500 hectares détruits au niveau du col Talmet. Un schéma chronologique, qui a été plus tard tracé, a suggéré plusieurs facteurs liés au dépérissement du cèdre, entre autres “les changements climatiques tels l'avancée du désert, le sirocco, le stress hydrique et thermique, ou encore le sénescence du peuplement”. “Le cèdre, dans son milieu naturel, se trouve sur un sol calcaire, c'est-à-dire pauvre, ce qui affaibli encore plus l'arbre”, selon des spécialistes. Il y a d'autres causes liées au dépérissement massif du cèdre. Un agent pathogène a, en effet, été découvert. “La chenille processionnaire” qui est à l'origine de la destruction d'une centaine d'hectares. Cependant, selon les mêmes spécialistes, la main de l'homme reste l'ennemi numéro un. L'abattage sauvage fait rage. “Les réseaux d'exploitation illicites activent la nuit, en dépit de l'existence des brigades de surveillance. Mais ces dernières n'y peuvent rien, car les réseaux bénéficient de la complicité des populations”, raconte un citoyen du village de Bouhmama. Le même constat a été effectué dans les monts de Chelia, au sud de la wilaya de Batna, où le génocide prend de plus en plus d'ampleur. Pourtant, les programmes de protection du cèdre ne manquent pas. D'un Programme de proximité de développement rural (PPDR), selon lequel les régions situées à la lisière des forêts de cèdres sont prises en charge, à travers des projets d'aide et d'appui au développement rural, en passant par un programme de plan de sauvegarde d'urgence de ce patrimoine, inscrit depuis l'année passée, où près de 2 200 hectares d'arbres qui ont dépéri vont être coupés, puis repiqués à une cadence de 300 à 400 arbres par an, l'on attend toujours que ces projets quittent leur statut théorique et soient palpables sur le terrain. À rappeler que 6 stations de cèdres existent déjà dans la wilaya de Batna, à savoir Guetiane (limitrophe à Sétif), la forêt domaniale de Z'gag et les Aurès qui englobent Belezrag, Theniet El Baïdha et Gaghda. Mais c'est à Belezma que l'espace est plus important avec 5 000 hectares. F. Lamia