Le bâtiment est considéré, avec ses 40% de la demande finale en énergie, comme l'un des plus grands potentiels d'efficacité énergétique et de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Ce secteur représente, de ce fait, un enjeu important pour la maîtrise de l'énergie. C'est ce qui ressort d'un séminaire sur l'efficacité énergétique dans le bâtiment organisé, hier, à Alger par l'Agence pour la promotion et la rationalisation de l'utilisation de l'énergie (Aprue). Cette rencontre a pour objectif de sensibiliser les opérateurs et autres acteurs intervenant dans le secteur du bâtiment sur la réalisation de ce qui est appelé le “logement efficace”. Il s'agit d'un logement orienté vers le Sud pour optimiser les apports en ensoleillement. Cette efficacité de l'appartement se résume aussi en son inertie, ses murs en double parois (cloison), c'est-à-dire avec des isolants, son double vitrage pour arrêter les déperditions en chaleur et en froid… L'objectif est de réduire de près de 40% la consommation de l'énergie dans le logement en utilisant des matériaux de construction performants qui assurent l'isolation par rapport à l'humidité, à la chaleur et au froid. À l'avenir, des normes seront imposées dans ce sens. Des documents techniques de réglementation seront introduits dans les cahiers des charges destinés à la réalisation des programmes de logements. Un projet pilote de 500 logements est prévu d'ailleurs par l'Aprue en partenariat avec le ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme (MHU). Cette opération expérimentale permettra de mesurer les surcoûts qu'engendrerait l'introduction de l'efficacité énergétique dans ces logements. Ces surcoûts, estimés à 20% du m2 habitable, seront pris en charge conjointement par le MHU et le Fonds national de maîtrise de l'énergie. D'autres projets sont également programmés en 2007 tels que la réhabilitation thermique dans l'ancien bâti par l'introduction du double vitrage, notamment dans les zones climatiques comme les Hauts-Plateaux. Le quartier de la rue Tanger sera, en outre, réhabilité avec cette même méthode. Le projet sera lancé cette année par l'OPGI d'Hussein-Dey en collaboration avec l'ambassade de France à Alger. Il faut savoir que la forte croissance de la consommation de l'énergie est essentiellement due à deux facteurs : l'utilisation d'appareils électroménagers et des machines d'éclairage non performant et la construction de bâtiments inadaptés aux conditions climatiques locales. B. K.