La Coordination des archs de la commune de Seddouk (à une soixantaine de kilomètres de Béjaïa) a tenu à commémorer dans la dignité le 40e jour de la disparition du jeune Aït Mansour Saddek dit Nabil qui, après avoir reçu le 4 novembre 2002 une balle dans la tête par un policier en civil, succomba à ses blessures à la mi-février dernier, à l'hôpital de Tizi Ouzou, où il séjourna plus de cent jours dans le coma. Vers les coups de 12h, les hôtes de la familles Aït Mansour ont été conviés à déjeuner. Ce geste, qui relève de l'hospitalité marquante de la population kabyle, est très significatif dans les traditions de cette région. A 13h, la foule quittera la maison hospitalière pour se diriger vers le cimetière de Seddouk. A hauteur du marché hebdomadaire de la ville, où la victime a été assassinée, la procession observera une minute de silence à sa mémoire, avant que l'un des frères du défunt ne procède à l'inauguration de la plaque commémorative, préalablement érigée sur les lieux. Une cérémonie de recueillement, suivie du dépôt d'une gerbe de fleurs sur la tombe du défunt, sera organisée. Prenant la parole dans un silence religieux, Nacer Agaoua, l'un des délégués les plus en vue à Seddouk, lâchera douloureusement ces quelques mots : “Si nous sommes là aujourd'hui, c'est parce que nous n'avons pas le droit d'oublier les martyrs du Printemps noir. Ils sont nombreux à tomber, à la fleur de l'âge pour que notre région vive dans la dignité. Notre frère Saddek même s'il n'est plus parmi nous, restera présent éternellement dans nos cœurs. Et le meilleur hommage que nous puissions lui rendre, est de continuer son combat.” K. O.