Tel est le thème de la conférence organisée le 7 mai par le Palais de la culture, en collaboration avec l'association Les amis du patrimoine, et animée par Mohamed Chérif Ghebalou, enseignant à l'université d'Alger, écrivain, poète, historien et chercheur. C'est devant un public d'initiés, majoritairement cherchellois, que M. Ghebalou a revisité Cherchell, sur le plan historique d'abord : Iol, dont la dénomination remonte aux Phéniciens, puis Césarée (Julia - Cœsarea) du nom de Jules César, sous l'empire romain, puis Cherchell jusqu'à ce jour. Puis, les différents apports culturels qui ont marqué tant de régions d'Algérie à l'instar de Cherchell, tel que le repli des Andalous aux XVe siècle, chassés par Isabelle et Ferdinand. À ce propos, Corinne Chevalier, dans son dernier roman la Nuit du Corsaire campe un personnage central, andalou, installé à Cherchell. L'apport turc ne fut pas des moindres puisque la ville fut, en son temps, un bastion turc, dont les vestiges, selon le conférencier, n'existent plus. Les ruines, les vestiges et la statuaire romains, par contre, concourent à la célébrité du musée de Cherchell et de plusieurs sites romains encore à visiter. Aqueduc, portes, maisons, mosaïques (qui ont figuré sur les billets de banque de l'Algérie coloniale) témoignent encore du passé prestigieux de cette magnifique ville méditerranéenne qui fut, il y a plus de deux mille ans, la capitale de la Maurétanie césaréenne. Le conférencier a axé son intervention sur le saint patron de Cherchell, Sidi Braham El Ghobrini, qui édicta entre autres des règles selon lesquelles le mariage de ses adeptes devait se décider. La dot d'une valeur d'une pièce de vingt francs or est encore perpétuée de nos jours. Selon l'historien, ce sont les raisons socioéconomiques de l'époque qui ont justifié cette application — symbolique — de la valeur du montant de la dot à verser à la future épouse. M. Ghebalou clôturera sa conférence sur la musicalité du parler cherchellois, dont certaines consonances sont héritées du parler andalou, selon lui, ainsi que sur la procession de la “menara”, qui a lieu tous les ans depuis la nuit des temps lors de la fête du Mouloud, et qui est particulière à Cherchell, et seulement à Cherchell. Après les débats, et les interventions des uns et des autres, un constat se fit, unanimement, de la part de citoyens non cherchellois : “Vous aimez votre ville natale à un point tel que nous en sommes étonnés”, diront plusieurs personnes. Les Cherchellois aiment Cherchell, c'est vrai. Nora Sari