«C'est dommage qu'à l'école il y ait très peu de place accordée à une poésie du niveau de Tahar Djaout », a regretté cette enseignante de français. «La Bibliothèque nationale d'El Hamma s'engage avec des partenaires à abriter, au début du trimestre de l'année 2007, un colloque international portant sur la vie et l'oeuvre de Tahar Djaout», a affirmé samedi dernier le directeur de cet établissement et néanmoins écrivain Amine Zaoui, lors d'une cérémonie commémorative à la mémoire de Tahar Djaout, lâchement assassiné le 26 mai 1993. Alors, lorsqu'il s'agit de parler de lui, ses compagnons de route étaient là pour honorer sa mémoire et sa plume. Comme ce responsable de la Fondation portant le nom à juste titre de Tahar Djaout. «Je ne suis pas venu représenter la fondation. C'est une action purement personnelle!» a tenu à préciser ce monsieur. Aussi, pour rendre hommage à ce journaliste téméraire, poète et écrivain, disparu il y a 13 ans, une série d'activités à eu lieu devant un parterre constitué en partie de ses proches, famille, et anciens compagnons de route dans le journalisme qui ont tenu à témoigner de leurs rapports affectifs qui les liaient à feu Djaout ou à parler de son oeuvre. Organisée par l'association Zinet EL Qada, cette cérémonie commémorative a débuté par une projection de l'extrait d'une émission télé consacrant par Amine Zaoui, un portait sur l'auteur de L'Exproprié et Les Vigiles, évoquant ainsi, l'importance de ses textes étant, «connus et reconnus auprès des instances universitaires». Suivra un récital poétique animé par des élèves d'une école privée des Glycines, qui liront des extraits de livres et nouvelles de ce symbole de la littérature algérienne d'expression française qui affirmait dans le reportage, s'adresser avant tout au lecteur algérien. «C'est dommage qu'à l'école il y ait très peu de place accordée à une poésie du niveau de Tahar Djaout», a regretté cette enseignante de français. Et la directrice de l'école des Glycines d'abonder dans le même sens: «J'aurais aimé que les pouvoirs publics et le ministère de l'Enseignement intègrent ses textes au programme.» Prenant la parole, Amine Zaoui dira célébrer cet ami lors de ce jour douloureux en ayant une pensée d'abord aux enfants et à sa famille. «Nous pensons à lui dans la salle, pour un projet d'une Algérie plurielle, ouverte, démocratique et moderne. Il est le symbole de la littérature algérienne et de la liberté d'expression. Les institutions garderont sa pensée et ses écrits pour les enfants. On a une grande responsabilité pour le faire.» Emue, Nadia, la fille de Tahar Djaout, dira son chagrin d'avoir «perdu un père, un être d'exception». De son côté, le professeur de l'université d'Alger, journaliste ayant connu Tahar Djaout, Mohmed Chérif Ghebalou, fera une analyse détaillée et pertinente de l ‘oeuvre de Djaout sans omettre de parler de l'homme dont «la grande humilité était marquée par cette absence de prétention intellectuelle et égocentrique. Ce poète pouvait, à lui seul, résumait la dynamique culturelle qui existait dans notre pays». Animé par le devoir de mémoire, Chérif Ghebalou dira vouloir parler de cette littérature qui façonne les mots en possédant cette force qui caractérisait ce penseur, ce journaliste et poète qu'il était. Il soulignera par ailleurs la «dimension humaniste et pacifiste de cet oiseau sans frontières, dont la plume volait très haut dans le ciel». Prenant la parole, ses anciens compagnons de route dont Omar Belhouchet, directeur d'El Watan, fera remarquer que Djaout «avait su identifier cet intégrisme qui allait dynamiter le pays. Il a essayé d'être un barrage à l'islamisme et au terrorisme. Il a su, pendant ses dernières années, occuper le terrain comme journaliste, commentateur et un bon polémiste».