RESUME : Nacéra se rend en mission à Tlemcen avec dans ses bagages un paquet à remettre à un ami de Yacine. Cet ami qu'elle trouve bizarre… Il prit une liasse de billets de banques de sa poche les mit d'office dans la main de Nacéra. - Tenez, pour vous remercier de votre peine. Offrez-vous quelque chose. - Mais, je… - Taisez-vous… Le temps autoritaire de l'homme et ses yeux globuleux n'auguraient rien de bon. Nacéra prit réellement peur. - Taisez-vous, reprit-il… Vous prendrez cet argent et vous vous payerez quelque chose dont vous avez envie. Aller, au revoir, jeune fille. La plantant là, l'homme se dirige d'un pas pressé vers la sortie. Nacéra, perplexe, le suit des yeux. Au bout de quelques instants, elle décide de remonter dans sa chambre et d'attendre le coup de fil de Yacine. Il était déjà 20h et s'il avait prit le vol de 16h30, Yacine devrait être à Paris. Une heure plus tard, Yacine la contacte. - Alors, ma puce, mon ami t'a rendu visite ? - Oui, et je lui ai remis ton paquet. Seulement… - Seulement ? - Eh bien il avait l'air vraiment bizarre. Tu sais qu'il a mis d'autorité une liasse de billets dans mes mains et m'a demandé de les accepter et de me taire. À un moment donné, j'ai vraiment pris peur. Elle entendit Yacine rigoler au bout du fil. - Ce n'est que ça ! Eh bien, paye-toi quelque chose, Nacéra, tu le mérites bien. - Non mais tu te rends compte, il y a au moins dix mille dinars… - Et alors, où est le mal ? - Je trouve aberrant, et anormal qu'un homme dépense 10 000 DA pour la une simple cartouche de cigarettes. C'est de la pure folie. - Tu as raison, mon ami est comme ça, il est un peu fou sur les bords… Cela ne m'étonne pas de sa part, d'ailleurs, il est riche aux as. - Tout de même, Yacine ! - Pourquoi en fais-tu une histoire ? Dis-moi plutôt ce que tu veux que je te ramène de Paris, ma chérie. Tu sais que tu me manques déjà. Nacéra ébauche un sourire et se laisse aller contre le support de son lit. - À moi aussi tu me manques. Quand comptes-tu rentrer ? - Dans quelques jours. Ne t'inquiète donc pas je t'appellerai tous les soirs. - Ce n'est pas suffisant. - Ah, mademoiselle semble très amoureuse finalement. - Tu en doutais donc ? - Non, je plaisante… Tu ne m'as toujours pas dis ce que tu veux que je te rapporte de Paris. - Oh, ce que tu veux. Ne fais surtout pas de dépenses superflues. - Je veux t'offrir le monde entier et tu m'accuses de faire des dépenses. Tu ne sais donc pas à quel point tu comptes pour moi, Nacéra ? - Alors, offre-moi le monde… Mais seulement avec sa beauté et ses plaisirs. - Hum, tu as du goût finalement ma puce. Je te rappellerai plus tard. Il raccrochèrent et Nacéra se laisse aller aux rêves les plus fous. Elle se réveille le lendemain avec la sensation d'avoir gagné la victoire de sa vie. Yacine est tellement beau, tellement gentil. Elle s'estime très chanceuse. Et c'est dans un état d'esprit des plus détendus qu'elle se rend à son rendez-vous matinal dans une agence de communication. Y. H. (À suivre)