Résumé de la 85e partie n Daoul'makân écoute le grand vizir raconter les derniers jours de leur père. Le défunt roi avait accepté toutes les conditions de la vieille dame pour accéder à son désir : posséder les cinq adolescentes. Alors ton père prit le broc et se leva et choisit une cellule complètement isolée du palais, dans laquelle pour tout meuble il mit le broc de cuivre, et s'y enferma pour jeûner et méditer et mériter de la sorte l'approche de ces corps de jeunes filles. Et il ferma la porte à clef, de l'intérieur, et mit la clef dans sa poche... A ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète selon son habitude, se tut. Le soir venu, elle dit : Et il ferma la porte à clef, de l'intérieur, et mit la clef dans sa poche. Et il commença immédiatement le jeûne. Et lorsque fut le matin du onzième jour, le roi, ton père, prit le broc et en décacheta l'étoffe légère et le porta à ses lèvres et le but d'un seul trait. Et aussitôt il éprouva un bien-être général et des effets d'une grande douceur sur ses entrailles. Et, à peine l'avait-il bu, que l'on frappa à la porte de la cellule. Et, la porte ouverte, la vieille entra en tenant à la main un paquet fait avec des feuilles fraîches de bananier. Alors le roi ton père se leva en son honneur et lui dit : «Bienvenue soit ma mère vénérable !» Elle lui dit : «O roi, voici que les Gens de l'Invisible m'envoient vers toi pour te transmettre leur salut ; car je leur ai parlé de toi et ils ont été très réjouis d'apprendre notre amitié. Et ils t'envoient, comme signe de leur bienveillance, ce paquet qui contient, sous les feuilles de bananier, des confitures délicieuses, de celles faites par les doigts des vierges aux yeux noirs du paradis. Aussi lorsque viendra le matin du vingt et unième jour, tu enlèveras ces feuilles de bananier et tu interrompras ton jeûne en mangeant les confitures.» A ces paroles, ton père se réjouit extrêmement et dit : «Louange à Allah qui m'a donné des frères parmi les Gens de l'Invisible !» Puis il remercia beaucoup la vieille et lui baisa les mains et l'accompagna avec beaucoup d'égards jusqu'à la porte de la cellule. Or, comme elle l'avait dit, au matin du vingt et unième jour la vieille ne manqua pas de revenir et dit à ton père : «O roi, sache que j'ai appris à mes frères de l'Invisible que j'ai l'intention de te donner les jeunes filles en cadeau ; et cela les a réjouis beaucoup à cause de l'amitié qu'ils ont maintenant pour toi. Aussi, avant de les mettre entre tes mains, je vais les conduire chez les Gens de l'Invisible afin qu'ils mettent en elles leur souffle et répandent en elles l'odeur agréable qui te charmera ; et elles te reviendront avec un trésor du sein de la terre, qui leur aura été donné par mes frères de l'Invisible !» Lorsque ton père eut entendu ces paroles, il la remercia pour toutes les peines qu'elle prenait et lui dit : «C'est trop, en vérité ! Et quant au trésor du sein de la terre, vraiment je craindrais d'abuser.» Mais elle répondit à cela comme il fallait ; et ton père lui demanda : «Et quand penses-tu me les ramener ?» Elle dit : «Au matin du trentième jour, une fois que tu auras terminé ton jeûne et que tu te seras ainsi purifié le corps ; et de leur côté elles auront en elles une pureté de jasmin et elles t'appartiendront totalement, ces adolescentes dont chacune vaut plus que ton empire !» Il répondit : «Oh ! que cela est vrai !» Elle dit : «Maintenant si même tu voulais me confier la femme que tu aimes le mieux parmi tes femmes, je la prendrais avec moi et les adolescentes pour que les grâces purificatrices de nos frères les Gens de l'Invisible rejaillissent également sur elle.» (à suivre...)