De nombreux facteurs sont à l'origine de cette situation, notamment le problème du foncier ainsi que les malversations dans les six zones d'activité. En matière d'investissement, la wilaya de Batna occupe la 14e place à l'échelle nationale, selon Mustapha Benbada, ministre de la petite et moyenne entreprise et de l'Artisanat, lors de sa dernière visite dans la wilaya de Batna. Pour Le P/APW, Larbi Soltani, “cette place ne sied pas à la dimension de la wilaya eu égard à sa dimension et aux potentialités dont elle jouit”. C'est le commentaire qu'il a fait lors de l'ouverture de la première session ordinaire de l'Assemblée populaire de la wilaya de Batna de l'année 2006, tenue la semaine dernière. D'emblée, le dossier de l'investissement est mis sur la table, car nécessitant une réelle prise en charge par les élus locaux, afin de permettre le décollage économique de la wilaya, l'absorption du chômage et un cadre de vie meilleur pour la population des Aurès qui s'écroule sous la pauvreté et la misère. Les interventions dénotent l'intérêt que les élus de l'APW accordent à ce sujet dont ils n'ignorent pas qu'il est la clé de tous les problèmes de leur wilaya. “Une wilaya qui subsiste ou assure sa vie matérielle que grâce aux impôts et aux taxes”, a souligné le P/APW dans son intervention. L'investissement n'est guère reluisant dans la wilaya, c'est du moins ce qui ressort de la lecture du dossier et des interventions des élus. Il mérite une prise en charge en urgence pour dynamiser l'économie de la wilaya. Les écueils qui ont entretenu cet état de faits sont nombreux. Les élus ont mentionné dans leurs interventions les entraves foncières dues à la nature juridique des terrains, l'absence des capitaux-risques, la réticence des banques pour financer les investisseurs, l'absence d'encouragement, l'absence des sociétés qui gèrent les risques, le détournement des parcelles de terre des activités auxquelles sont destinées… Certains élus ont conseillé d'une manière pressante la récupération des six zones d'activité, situées dans les communes de Batna, Aïn Djasser, Aïn Yagout, Merouana, N'Gaous et Barika, détournées de leurs objectifs et transformées en lieux d'habitation. Ils sont allés même recommander la création d'une cellule de suivi du dossier de l'investissement. “Les dessous de ce dossier cachent bien des couleuvres”, nous chuchote un élu qui était assis près de nous. D'autres voix ont interpellé les responsables et les élus des communes de la wilaya à réunir “les moyens attractifs ou les facilitations”, selon l'expression, pour inciter l'investisseur à venir s'installer dans la wilaya, du moins dans les cinq zones industrielles implantées au niveau du territoire de la wilaya. Pour les investissements industriels, selon le rapport de la wilaya de Batna, ils comptent cinq zones industrielles réparties sur les communes de Batna, Arris, Barika, Djerma et Gadaine. Malheureusement, le même rapport fait observer que les cinq zones industrielles, malgré les vastes superficies de terres dont elles disposent, sont mal ou peu exploitées et qu'elles sont sujettes à une multitude de problèmes. Cet écrit atteste que ces zones industrielles connaissent “une situation de dégradation totale” (page 8 du rapport). Il est à signaler que les concepteurs ne proposent pas un bilan, diagnostic qui dissèque la situation qui prévaut sur le terrain. Les rédacteurs du rapport répondent : “C'est le commencement de la prise en charge de ce dossier. Leurs détracteurs leur répondent que le problème est mal posé. En attendant la véritable prise en charge du dossier de l'investissement et de la mise à niveau de l'industrie dans la wilaya de Batna, les efforts devraient se conjuguer au pluriel pour sortir la région de l'ankylose dont elle souffre.” B. Belkacem