Le constat est unanime : si des potentialités existent, le dysfonctionnement est pour le moins gravissime. Et la politique de la santé empruntée par le pays depuis l'Indépendance est loin de rassurer nos concitoyens,et ce, en dépit de l'existence de certaines compétences et des moyens que le pays peut s'offrir, bien entendu, au regard de sa… santé financière. Il appartient donc de repenser à l'avenir de toute la politique sanitaire qui reste l'un des combats pour la dignité. Voilà sommairement la synthèse de la conférence-débat organisée par le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), jeudi dernier, à Alger. Des professeurs de renom, des médecins et des professionnels du secteur ont, à l'unisson, mis le doigt sur la plaie dont souffre le secteur de la santé. Un secteur dont le moins que l'on puisse dire, sans euphémisme, est qu'il est… malade. Président du parti, mais néanmoins médecin, le Dr Saïd Sadi a relevé “l'indigence” du budget alloué à un secteur, comparé à celui des anciens combattants. “S'il y a une catégorie qui doit diminuer de 62 à ce jour, ce sont bien les anciens moudjahidine, supposés être en voie d'extinction par définition”, dit-il. L'autre mal réside, à ses yeux, dans la formation dont le niveau a fini par réduire au fil du temps les adeptes d'Hippocrate à une course effrénée au gain facile. “(…) Il y a une concurrence digestive !” a-t-il ironisé, allusion à la pléthore des plaques signalétiques à chaque coin de rue, au mépris de la loi et de l'existence de médecins. “Il y a des écoles de formation de la police, de l'armée, mais pas d'écoles de formation de gestionnaires des hôpitaux”, ajoute-t-il encore. Même s'il reste convaincu qu'il n'y pas de solutions dans le cadre de la politique actuelle, le Dr Sadi prescrit un remède : la mobilisation de toutes les compétences du secteur. Ancien DG du plus prestigieux hôpital algérien, M. A. Amar Terak, dont l'intervention portait sur la politique sanitaire depuis l'Indépendance, a relevé, de son côté, que des compétences existent, mais qu'il y a des “dysfonctionnements” graves. Et pour sa part, le professeur Chaou, faisant un diagnostic de l'Etat du secteur, a esquissé les grandes lignes de la réforme qui doit conduire, selon lui, à terme, à une meilleure couverture sanitaire du pays. D'autres interventions ont apporté, de leur côté, leur contribution au riche débat qui s'est engagé et dont les conclusions constitueront certainement le socle du programme concernant la santé que le parti aura à défendre et à présenter lors des prochaines échéances électorales. KARIM KEBIR