Le communiqué ayant sanctionné les travaux des ministres des affaires étrangères arabes est contesté par le Koweït, qui a officiellement déposé une protestation auprès de la Ligue arabe. La réunion des chefs de la diplomatie arabe, samedi et dimanche, n'aura servi, en fin de comptes qu'à exacerber la tension dans le monde arabe au sujet de la crise irakienne. En effet, l'un des pays les plus concernés par ce conflit, en l'occurrence le Koweït, n'a pas tardé à remettre en cause le communiqué commun présenté par le ministre libanais des affaires étrangères, qui présidait la séance de travail, comme la position arabe vis-à-vis de Bagdad. Le Koweït accuse le président de la réunion d'avoir rédigé seul le communiqué. “La réunion du conseil de la ligue a adopté, malheureusement et pour la première fois, un communiqué sans former un comité pour le préparer”, a affirmé le délégué koweitien auprès de la ligue arabe, Ahmed Khaled Al-Koleïb. Ce dernier va plus loin en accusant carrément le diplomate libanais d'avoir ignoré la demande de faire passer le communiqué par un vote : “Le président du conseil de la Ligue a ignoré la demande de l'Arabie Saoudite, soutenue par dix pays, dont l'Egypte, de procéder à un vote sur le communiqué”, soutient-il. Pour le Koweït, ce comportement est “dangereux et constitue une violation des règlements de la Ligue arabe”. Du coup, les relations entre les deux pays risquent de se détériorer. Il est même question que le Koweït suspende son aide financière au Liban. Cette nouvelle crise confirme, de façon très claire, la division régnant parmi les différents régimes arabes, particulièrement en ce qui concerne la crise irakienne. La rencontre des diplomates, censés préparer le sommet des chefs d'Etats arabes, a donc totalement échoué. Outre l'échec de parvenir à fixer la date du sommet, le communiqué commun est remis en cause. Cela démontre, une fois de plus, l'incohérence totale des positions des régimes arabes, incapables de trouver un consensus sur un problème qui touche directement leurs pays. De toute manière, il aurait été surprenant que le Koweït et les autres monarchies du Golfe, dont quelques-unes ont été transformées en véritables bases arrières américaines depuis quelques mois, acceptent le communiqué de la Ligue arabe condamnant toute “agression contre l'Irak”. Il faut reconnaître que les intérêts des uns et des autres divergent énormément et que l'on ne peut se permettre de se positionner contre les Etats-Unis, auxquels on demande protection comme c'est le cas de plusieurs émirats. A la lumière de la protestation officielle du Koweït auprès de la Ligue arabe, le sommet que compte accueillir à la fin du mois courant l'Egypte est sérieusement compromis. D'ailleurs, ni la date ni l'ordre du jour de ce réunion extraordinaire n'ont pu être arrêtés par les ministres arabes des Affaires étrangères, qui ne sont même pas parvenus à s'entendre sur l'objectif de ce rendez-vous. K. A. TREIZE PALESTINIENS TUES HIER Un autre massacre de Sharon Onze Palestiniens sont morts et une vingtaine d'autres blessés dans la nuit de mardi à mercredi lors d'une importante incursion militaire israélienne dans la ville de Gaza, destinée à détruire des petits ateliers servant, selon Israël, à fabriquer des armes et des explosifs. Quelques heures plus tard, deux Palestiniens ont été tués à Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie. Un Palestinien, souffrant de troubles mentaux a été tué par l'armée dans le centre de Naplouse où l'armée israélienne a imposé le couvre-feu et lancé des perquisitions en vue de capturer des Palestiniens et confisquer des armes. Par ailleurs, des militaires ont ouvert le feu en direction d'un groupe de jeunes lanceurs de pierres palestiniens tuant l'un d'entre eux.