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La vie au bout du fil
Publié dans Liberté le 22 - 05 - 2006

RESUME : Mayssa est agent de saisie dans une maison d'édition. Ces jours-ci, elle ne finit pas tôt. Ses frères, même si la famille vit de son salaire, harcèlent leur mère pour qu'elle lui demande de quitter son travail. Mais tout comme eux, elle est têtue. Elle ne se laissera jamais faire.
S'il y a bien une personne à ne plus supporter les cris, c'est leur mère Khadidja. Depuis que Mayssa travaille, il ne se passe pas un jour où ses fils ne crient pas. Avant la mort de son mari, ils n'osaient jamais élever la voix devant elle. Même quand il est resté au lit, souffrant d'un mal incurable, personne n'osait émettre une opinion contraire à la sienne.
Hadj Youcef, qu'il repose en paix, avait encouragé leur fille à reprendre ses études et à trouver du travail. Il savait que cela déplairait à ses fils de voir leur sœur réussir là où ils avaient échoué. Ce n'était pas sans raison qu'il avait demandé à sa fille de se débrouiller. Il savait qu'en cas de besoin elle ne pourrait jamais se tourner vers eux. Même Khadidja ne peut pas compter sur eux en cas de coup dur. Ils passent leur temps devant la télé, à zapper d'une chaîne à une autre. Quand ils sortent, c'est uniquement pour traîner dans le quartier avec d'autres jeunes, aussi oisifs.
- Je me demande quand ils grandiront, pense-t-elle à voix haute. Quand ils chercheront du travail, il est temps qu'ils s'assument…
- Ils se plaisent bien dans leur situation, dit Mayssa. Ils ne manquent de rien alors pourquoi se casser la tête à trouver du travail. Ils ne pourraient plus traîner dans les rues avec d'autres paumés. Ils n'auront plus le temps de te casser la tête et moi, je pourrais faire ce que je veux. Actuellement, ils m'empêchent de fréquenter même mes collègues.
- Tes collègues ? reprend sa mère. N'y pense pas, tes frères feront un scandale de plus. Tu ne fréquentes personne, tu t'habilles simplement et ils se font un malin plaisir à gâcher nos fins de journées uniquement parce que tu travailles. Dès que tu as un quart d'heure de retard, ils deviennent grognons.
- Maman, si je me plie à leurs exigences, je ne sortirais même pas pour me rendre au hammam, réplique Mayssa. Je resterais cloîtrée à la maison et je m'occuperais à les servir. Je serai leur bonne à tout faire.
- C'est notre destinée, dit sa mère. Nous avons toutes servi nos familles. Même en travaillant à l'extérieur, tu ne peux pas y échapper. Chaque soir, tu prépares le dîner, tu fais le ménage, tu laves leur linge, tu le repasses. Tu les sers, que tu travailles ou non, que tu le veuilles ou non.
- Ils devraient trouver du travail et se marier. Moi, je ne serai pas toujours là, lui dit la jeune fille en pensant à son propre avenir. Un jour, je me marierai…Tu es malade pour t'occuper de la maison et d'eux. D'ailleurs, ils sont insupportables.
Khadidja regarde sa fille et prie en son fort intérieur pour qu'elle rencontre quelqu'un de bien. Un homme bon qui saura la rendre heureuse. Elle le mérite.
Mayssa n'a pas tort. Elle ne sera pas toujours là pour eux. Elle allait bientôt avoir trente ans et même si les prétendants ne se sont pas bousculés à leur porte, un jour, il y en aura un qui voudra d'elle à tout prix. Maintenant qu'elle travaille, elle allait rencontrer des gens. Peut-être même qu'il y a quelqu'un dans sa vie.
Le fait de parler mariage laisse Khadidja pensive. Peut-être que ce jour viendra plus tôt qu'elle ne s'y attend.
- Dis-moi Mayssa, tu n'as pas de secrets ?
- Bien sûr, maman. Pourquoi une telle question ? l'interroge-t-elle, en remarquant que son regard est perçant, comme si elle tentait de lire en elle. J'ai l'habitude de tout te dire.
- Tu m'as vraiment tout dit ? Tu ne me caches rien ? Jure-le !
- Maman ! Si je te le dis ! Il n'y a rien…
- Jure-le moi, insiste Khadidja, sachant que si Mayssa refuse de jurer, c'est qu'elle a deviné qu'il y a du nouveau dans sa vie. Jure-le moi et je te laisse en paix.
La jeune fille est si surprise et énervée par son insistance qu'elle abandonne ce qu'elle est en train de faire et va dans sa chambre. Elle ne peut pas lui mentir. Mais elle ne peut rien lui dire encore.
A. K.
(À suivre)


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