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La vie au bout du fil
Publié dans Liberté le 21 - 05 - 2006

Mayssa pousse un soupir en ouvrant la porte. Encore une fois, elle est accueillie par des cris. Elle a envie de rebrousser chemin mais il se fait déjà tard. Elle n'a pas pu quitter son travail à seize heures comme d'habitude.
Ces derniers jours ont été éprouvants. Une de ses collègues est malade depuis quatre jours et c'est elle qui assure pendant son absence. Agent de saisie dans une maison d'édition, la jeune fille s'occupe en plus de la frappe des textes et de la correction. Elle aurait voulu prendre son temps mais son responsable a mis la pression sur elle. Il lui faut l'étude corrigée et tappée. La maison doit la publier incessamment.
Mayssa espère que ses heures supplémentaires seront payées. Un peu d'argent en plus sera le bienvenu. Elle pense déjà à ce qu'elle pourra offrir à sa mère. Si seulement ses frères laissaient celle-ci tranquille. Elle a deux frères, Salah et Hamid. Ils sont plus jeunes qu'elle et après avoir échoué dans leurs études, ils ne supportent pas qu'en plus d'être débrouillarde et indépendante financièrement, c'est grâce à elle qu'ils ne manquent de rien à la maison. Mais jamais ils ne l'admettront. Chaque jour quand elle rentre, elle les trouve en train de crier. Ils espèrent qu'à force de cris, ils parviendront à leur but. Ils veulent faire la loi sur elle depuis la mort de leur père. Mais elle est leur sœur aînée et elle n'est pas du genre à se laisser faire. S'ils espèrent l'avoir à l'usure, cela ne risque pas d'arriver avant longtemps. Il n'y a pas plus tenace qu'elle.
Elle est en train de retirer ses chaussures quand elle entend l'un d'eux s'en prendre à leur mère.
- C'est de ta faute… Si tu lui demandais d'abandonner le travail, elle t'écouterait sûrement. Cela nous évitera le déshonneur, dit Salah. Regarde l'heure qu'il est.
Leur mère prend sa défense. Elle lui reproche d'être aussi suspicieux. Khadidja sait que sa fille ne fera rien qui puisse les déshonorer. Si elle travaille, c'est parce qu'elle tient à ne pas dépendre d'eux. Actuellement, elle est la seule à travailler à la maison et c'est grâce à elle si les factures sont réglées à temps, s'il ne manque rien à la maison.
- C'est normal qu'elle tarde, une de ses collègues est malade, elle a un surplus de travail. Vous devriez lui être reconnaissants. Le pain que nous mangeons, c'est elle qui le ramène. Au lieu de passer ton temps à l'attendre, à demander à Hamid de la surveiller, pourquoi vous ne vous trouvez pas du travail ?
- Plus facile à dire qu'à faire, rétorque Salah.
- Pourquoi ne pas nous laisser tranquille ? l'interroge sa mère. Elle travaille, elle est sérieuse, elle n'a pas le temps de souffler. Elle ne vit que pour travailler, dehors et à la maison, lui rappelle-t-elle. Laissez-nous tranquilles.
- Non ! Ce sera tous les jours comme ça jusqu'à ce qu'elle arrête de travailler, la prévient-il.
- Tu voudrais ma mort ! À chaque fin de journée, je deviens une boule de nerfs. Cela ne vous suffit pas que je sois diabétique, il faut que je devienne hypertendue.
- Qu'elle arrête de travailler et je ne crierais plus, promet Salah. Il y a des fois où j'ai envie de l'étrangler quand je surprends le regard des gens. À cette heure-ci, les rues sont presque désertes…
- Au lieu de crier, tu aurais pu aller la chercher. Mayssa entre dans le salon et répond à son frère.
- Je suis capable de rentrer toute seule et il n'est pas si tard que tu le dis. Bonsoir maman. Tu as passé une bonne journée ?
- Oui mais j'aimerais qu'elle finisse bien. Avec tes frères, c'est loin d'être le cas. Je me demande quand ils deviendront raisonnables ?
Mayssa se risque à plaisanter.
- Quand les poules auront des dents…
Elle feint de ne pas voir le regard plein de reproches de sa mère et file à sa chambre pour se changer. Elle a autre chose à faire que de se quereller avec ses frères. Elle doit préparer le dîner et elle a apporté dans son sac le reste de l'étude. Si ses frères la laissent en paix, après le dîner, elle pourra la corriger. Mais c'est sans compter sur eux. Tout comme elle, ils sont têtus…
A. K.
(À suivre)


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