Amnesty International pointe un doigt accusateur sur le Maroc. Dans son rapport annuel sur les droits de l'Homme, publié hier, l'ONG révèle qu'à El-Ayoune, capitale du Sahara occidental, annexée par le Maroc en 1975, “plusieurs dizaines de personnes arrêtées ont affirmé avoir été victimes d'actes de torture ou de mauvais traitements visant à les contraindre à signer des aveux (...) ou à les punir pour avoir prôné l'indépendance du Sahara occidental”. Elle signale de nombreuses “atteintes aux droits humains” commises par les autorités de Rabat, sous le prétexte de la “guerre contre le terrorisme”. Amnesty International indique que sur plus de 3 000 personnes arrêtées depuis 2003, près de la moitié d'entre elles ont fait l'objet de poursuites pénales. L'organisation reconnaît, en outre, des dépassements au Maghreb (Maroc, Algérie, Tunisie et Libye), à travers le maintien en détention de prisonniers politiques et la répression de la liberté d'expression. Concernant le Maroc, elle relève “des informations (sur les) restrictions persistantes à la liberté d'expression, s'agissant tout particulièrement des questions liées à la monarchie et au conflit du Sahara occidental”, en déplorant, en outre, que les processus de réconciliation au royaume chérifien et en Algérie laissent “impunis” les auteurs des crimes. H. A.