Selon le directeur du Craag, l'Algérie prend très au sérieux les risques de raz-de-marée depuis le séisme du 21 mai 2003. Dans un entretien accordé à l'Agence presse service, le directeur général du Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique (Craag), M. Abdelkrim Yellès, a révélé que l'Algérie contribue avec beaucoup de sérieux à la mise en œuvre du projet de système d'alerte rapide aux tsunamis dans la Méditerranée, en discussion, depuis lundi à Nice, par le Groupe intergouvernemental de coordination (GIC) des Nations unies. “Notre pays accorde une grande importance à ce système, notamment depuis le petit raz-de-marée constaté lors du séisme de Boumerdès”, a souligné l'interlocuteur de l'APS. On se rappelle, en effet, que le tremblement de terre du 21 mai 2003, qui a fait des milliers de victimes et a rasé des quartiers entiers, a enregistré un phénomène assez rare pour les Algériens. Au moment du séisme, dont l'épicentre a été localisé à environ 50 kilomètres de la capitale, la mer a reculé sur les côtes algériennes, et un petit raz-de-marée a été vécu au niveau des côtes espagnoles. C'est en raison de la fréquence des mouvements sismiques dans la Méditerranée que l'ensemble des pays, entourant cette mer, a mis en place un nouveau système de prévention, qui sera opérationnel de fin 2007 à début 2008. “Ce système nous permettra de prévenir le danger et de bien informer et sensibiliser les populations”, a précisé l'expert algérien. Il a affirmé que les soubassements du nouveau système ont été posés en novembre dernier lors d'une première réunion des experts, tenue à Rome. Le GIC a identifié les principaux besoins techniques du système et adopté un plan d'action pour 2006-2007 visant à améliorer les capacités d'évaluation des dangers et risques multiples, améliorer l'efficacité de l'alerte grâce à des informations concernant la sismologie, la géophysique et le niveau marin, et limiter les dégâts grâce à la planification côtière et à la sensibilisation du public aux risques côtiers. Selon le GIC, la région de la Méditerranée et de l'Atlantique nord-est vient au second rang, derrière l'océan Pacifique, pour la fréquence des tsunamis associés à des activités sismiques. En 1755, la ville de Lisbonne a été détruite par un tsunami provoqué par un fort tremblement de terre au niveau de la faille Açores Gibraltar. Lors d'un autre tsunami, survenu au début du siècle dernier, 85 000 personnes moururent à Messine (Italie). Le système d'alerte rapide aux tsunamis dans l'Atlantique du Nord-Est et la Méditerranée fait partie d'un système mondial d'alerte aux tsunamis et d'atténuation de leurs effets. Des systèmes similaires ont déjà été créés dans les océans Pacifique et Indien, et un système d'alerte pour les Caraïbes est actuellement en préparation. S. H./APS