Pour un produit de même qualité et au même prix, il est demandé au consommateur de préférer le bien local. “Je n'ai pas d'appréciation à donner sur la grève à laquelle l'UGTA a appelée. Mais au Forum, nous avons toujours milité pour l'instauration d'une véritable concertation entre les pouvoirs publics et les partenaires sociaux. Nous avons besoin d'un consensus social sur la conduite des réformes”, a souligné, hier, le président du Forum des chefs d'entreprise. Invité au forum d'El Moudjahid, Omar Ramdane soutient que pour l'organisation qu'il préside, la privatisation “n'est pas une préoccupation essentielle”. Cependant, affirme-t-il, si privatisation il y a, “il faut qu'elle se fasse avec les nationaux”. Ce qui n'est pas le cas aujourd'hui. Omar Ramdane cite l'exemple des cimenteries. Les conditions exigées, semble-t-il, pour leur reprise excluent, de fait, le privé algérien. “Même le repreneur étranger va faire tourner l'entreprise en s'appuyant sur les cadres algériens, qui sont performants”. Alors pourquoi avoir exclu de la compétition le privé algérien ? De toutes les manières, soutient M. Omar Ramdane “très peu a été privatisé”. Et c'est dommage, car au lieu que le privé investisse dans certains créneaux, il aurait pu reprendre les actifs de certaines entreprises qui, aujourd'hui, force est de le constater, perdent de plus en plus de parts de marché. C'est le cas de l'agroalimentaire, du textile et cuirs, etc. Le ministère de l'Industrie lui-même le confirme dans ses notes de conjoncture. Si les choses traînent en longueur, il y a un risque que les actifs des entreprises publiques ne trouvent pas preneurs. Quant à la concurrence déloyale, M. Omar Ramdane s'avoue désarmé. “Nous ne sommes pas le gouvernement, nous subissons cela. Il y a des zones de non-droit à Alger”, a-t-il répondu à une question sur la manière de contrecarrer ce phénomène. “Nous avons adressé des propositions au gouvernement”, ajoute-t-il. Concernant la campagne “consommer national”, le président du Forum des chefs d'entreprise affirme que l'idée commence à susciter une large adhésion. Il cite l'UGTA, les administrations publiques, ainsi que certains ministères. Prenant la parole, M. Hassani Abdelkrim ne semble pas partager l'enthousiasme du président du Forum des chefs d'entreprise. Pour le premier responsable de la Confédération des industriels et producteurs algériens (CIPA) “consommer national ne réglera pas la situation de l'entreprise algérienne et de son environnement”. Selon lui “1 400 chefs d'entreprise ont quitté l'Algérie” pour aller faire fructifier leur argent ailleurs, là où l'acte d'investissement est une simple formalité. M. Omar Ramdane répond qu'“il n'était pas dans l'intention du forum de régler tous les problèmes qui se posent à l'entreprise algérienne. Consommer national est un appel au civisme des Algériens. Nous leur disons qu'autour de vous il y a des produits locaux qui n'ont rien à envier aux produits étrangers. Nous ne leur disons pas de boycotter les produits étrangers. Mais pour un produit de même qualité et de même prix, nous leur demandons de préférer national. En achetant local, les Algériens participent ainsi à la préservation d'emplois”. Pour les autres problèmes, le forum a aussi adressé au gouvernement des propositions à même de mettre l'entreprise au centre de la stratégie de développement national. M. R.