L'attaque terroriste de mardi soir, qui a eu lieu dans la wilaya de Tipasa, entre Hameur El-Aïn et Bourkika, soulève beaucoup d'interrogations, particulièrement dans les rangs des Patriotes. Ces derniers ont, en effet, perdu leur chef, Tayeb Abdessalem, 50 ans, assassiné avec sa femme et son jeune frère Maâmar, nouvellement marié, à la sortie de leur haouch Douar. “Tout laisse croire que le faux barrage a été installé par les terroristes pour descendre Tayeb”, a révélé, hier, un des Patriotes présents au cimetière Sidi Menad. Son avis est partagé par d'autres Patriotes de la région, des membres de la famille Abdessalem et les habitants du haouch, qui estiment que cette “opération criminelle a été programmée, alors que la garde communale et les Patriotes ont été désarmés il y a trois ou quatre jours”. Lors de l'enterrement du chef des Patriotes, aucun officiel n'était présent sur les lieux. Cela a laissé libre cours à des commentaires critiques vis-à-vis des gouvernants et des autorités locales. “En juillet 2002, douze personnes ont été assassinées et voilà que les terroristes récidivent en tuant douze autres personnes”, a indiqué un voisin des Abdessalem, en se demandant ce que font les autorités de la wilaya. Selon lui, le ratissage enclenché par les forces militaires “ne servira à rien”, à cause des “complicités locales” et du “flou” entourant la gestion de la lutte antiterroriste. Même parmi les agents de la Protection civile, le désarroi est grand. L'un d'entre eux a mis en avant le “manque de vigilance” de la population, en s'interrogeant sur les raisons qui ont poussé au désarmement des Patriotes. Du côté de la garde communale de Hameur El-Aïn, les réactions sont à la défensive devant les reproches formulés par des habitants quant au retard dans l'intervention enregistré le 25 février dernier. “C'est un chauffeur de bus qui est venu nous avertir hier (mardi, ndlr) du faux barrage. Nous sommes intervenus une demi-heure après... parce que nous n'avons pas de véhicules à notre niveau”, s'est défendu un garde communal. H. A.