“C'est la vie du vestiaire”. C'est par cette phrase que Frank Sylvestre, le latéral gauche de Manchester United a répondu à la question posée par un journaliste de savoir ce qui s'était réellement passé dans les vestiaires à la fin du match de Coupe d'Angleterre perdu par M.U. à Old Trafford même, face à Arsenal sur le score de 0 à 2. Ainsi, David Beckam s'est retrouvé avec deux points de suture à l'arcade sourcilière gauche suite à un “atterrissage” d'une chaussure lancée malencontreusement, semble-t-il, par son entraîneur, le coléreux Alex Fergusson. Pour Arsene Wenger, l'entraîneur d'Arsenal, bourreau du jour de M.U. a, quant à lui, reconnu que nous avons tous des pulsions animales mais qu'il faille apprendre à les contrôler. La nature humaine étant différente chez les êtres humains, l'entraîneur de football peut, en effet, être calme ou coléreux, pédagogue ou archaïque. Mais le problème n'est pas là ; ce qu'il faut retenir, c'est le silence radio observé par Beckam, ses coéquipiers et les dirigeants du club, à l'image du porte-parole qui a déclaré que cela faisait partie de la vie privée du club. C'est ça aussi le professionnalisme. Il en est de même pour les médias qui ont relativisé un acte en même temps répréhensible et, somme toute, banal dans la vie d'un club qui possède l'apanage d'un champion et, c'est ça aussi, le vrai professionnalisme des médias qui contribuent ainsi positivement à l'évolution du sport. Même ceux de Séoul ont ironisé sur la mésaventure vécue par Beckam en appliquant le même pansement sur la statue de cire érigée en son honneur après la Coupe du monde 2002 et qui sera aussitôt retiré après guérison. Pour la petite histoire, David Beckam, ayant certainement retenu la leçon, a offert deux balles de but à ses coéquipiers lors du match de Coupe d'Europe suivant face à la Juventus de Turin, gagné par le score de 3 buts à 1. Alors que dans notre championnat national, lorsque par exemple un joueur est chahuté par les supporters du club en guise de mécontentement, celui-ci disparaît purement et simplement de la scène footballistique pendant plusieurs semaines pour réapparaître par la suite comme si de rien n'était. Ou encore lorsqu'un autre n'est pas titularisé pour des raisons évidentes de plan de jeu, ou simplement remplacé en cours de jeu par son entraîneur, des comportements condamnables sont adoptés par les joueurs (prises de bec avec l'entraîneur ou jets de maillot au sol). Malheureusement, le plus souvent ils sont très médiatisés lorsqu'ils ne sont pas approuvés par leurs propres dirigeants. Toute la différence se situe dans la culture sportive générale et le sens du devoir, pas seulement les droits dicté par un esprit professionnel très élevé de tous. M. H.