IGOR IVANOV “La Russie opposera son veto” La Russie opposera son veto, au Conseil de sécurité de l'ONU, à une nouvelle résolution autorisant le recours à la force contre l'Irak, a annoncé, hier, le ministre des Affaires étrangères, Igor Ivanov. Si une telle résolution est présentée au Conseil de sécurité, “alors la Russie utilisera son droit de vote contre la résolution”, a déclaré M. Ivanov dans un communiqué. C'est la première référence directe à un veto par le chef de la diplomatie russe, qui avait affirmé auparavant qu'il “bloquerait” le texte, laissant entendre que la Russie s'abstiendrait en cas de vote. La Russie est l'un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU et dispose, à ce titre, d'un droit de veto. Cabinet Blair Vers des démissions en série La ministre britannique au Développement international, Clare Short, a déclaré dimanche qu'elle quitterait son poste en cas de guerre en Irak sans l'aval de l'ONU et dénoncé “la situation profondément dangereuse” dans laquelle se trouve son gouvernement. “S'il n'y a pas d'aval de l'ONU pour une action militaire ou s'il n'y a pas d'aval de l'ONU pour reconstruire le pays, je n'apporterai pas mon soutien à une violation du droit international (qui) ébranlerait l'ONU et je démissionnerai du gouvernement”, a déclaré Clare Short à la BBC (radio). “Je crains que l'atmosphère actuelle ne soit celle d'une situation profondément dangereuse, a poursuivi Mme Short. Dangereuse car elle risque d'ébranler l'ONU dans un monde troublé qui ne se réduit pas à l'Irak et qui aura besoin d'elle”. “Dangereuse pour notre gouvernement, son avenir (...) et sa place dans l'Histoire, a encore dit la ministre au Développement international. Elle est extraordinairement dangereuse et cela me surprend”. M. Blair est menacé d'une vague de démissions au sein de son gouvernement en cas de participation de la Grande-Bretagne à une guerre contre l'Irak sans l'aval des Nations unies. Un député travailliste, Andrew Reed, en désaccord avec sa politique, a annoncé dimanche qu'il quittait son poste dans le cabinet de la ministre de l'Environnement, Margaret Beckett. L'inquiétude de Bush “père” L'ancien président George Bush a confié qu'il était inquiet de voir “son fils dans une marche difficile et solitaire”, alors que ce dernier s'apprête à prendre la décision d'engager les troupes américaines dans une guerre préventive en Irak. “La décision finale de partir en guerre ne peut être prise par une commission ou par un général. Elle doit être prise par une seule personne, le président”, affirme l'ancien chef d'Etat (1989-1993), dans l'hebdomadaire Time paru hier. “C'est mon boulot d'être inquiet”, ajoute M. Bush, qui aura 80 ans cette année, à propos de son fils. S'il se dit préoccupé, ce n'est pas, précise-t-il, “au sujet de la justesse d'une cause en Irak ou de la capacité du président (George W. Bush) à diriger le pays dans des temps dangereux”. Son souci est “celui d'un père qui voit son fils dans une marche difficile et solitaire et qui sait qu'il est peut-être la seule personne sur la planète qui puisse complètement comprendre les affres du Président”. “C'est la décision la plus difficile qu'un Président ait à prendre : envoyer les fils et filles d'Américains sur le champ de bataille”, souligne-t-il. Lui-même avait été très anxieux à la veille d'envoyer les troupes américaines à Panama (1989). “La nuit précédente, je ne pouvais plus bouger mon cou et mes bras. La tension m'avait saisi, la responsabilité pour ces vies, en dépit du fait que je suis un soldat moi-même”, raconte-t-il. Aujourd'hui, il estime que Saddam Hussein est beaucoup moins puissant qu'avant 1991. “A l'époque, il pensait que les Amérlcains ne pouvaient pas le battre. Maintenant, il sait”.