La coordination des enseignants des lycées de la wilaya d'Alger a affiché, hier, sa satisfaction, quant à l'adhésion du corps enseignant au mouvement de protestation. “La grève a été largement suivie”, a déclaré son porte-parole, Redouane Osmane, en précisant que les enseignants de 104 établissements secondaires sur les 110 que compte la capitale, ont répondu présents les 9 et 10 mars et seront mobilisés aujourd'hui, dernier jour du débrayage. Selon lui, le suivi de la grève est intimement lié au recul du syndicalisme de proximité et à la justesse des revendications de la corporation, qui sont : la revalorisation à 100% des salaires, l'accession à la retraite après 25 ans de service et la création de postes budgétaires afin d'alléger les classes. M. Osmane et d'autres délégués de la coordination se sont même demandés à quoi servent les syndicats (UGTA et SNTE), si ces derniers refusent d'appuyer un mouvement de base, qui n'a pas l'intention de les concurrencer. Ils ont également essayé de rassurer les parents d'élèves et leurs associations, notant que les enseignants “sont prêts à rattraper”. “Nous n'avons pas voulu pénaliser les élèves, puisque nous avons opté pour une grève de trois jours seulement”, a indiqué un enseignant, en expliquant plus loin que leur mouvement de protestation vise la prise en considération des problèmes socioprofessionnels des enseignants de lycées et à travers elle, l'amélioration de la qualité de l'enseignement. Mais ces clarifications sont loin de rassurer les élèves, en particulier ceux de la terminale et leur famille… Au deuxième jour du débrayage, un sit-in a été organisé par la coordination devant le lycée Descartes, pour “attirer, pour la énième fois, l'attention de la tutelle et des pouvoirs publics” sur la situation des enseignants. Il est à rappeler que le ministère de l'Education nationale, l'académie d'Alger, le Chef du gouvernement et l'Assemblée populaire, ainsi que le Sénat ont été destinataires, la semaine passée, de la plate-forme de revendications. Seule l'académie s'est manifestée, de la façon la plus bureaucratique, en rendant public un communiqué dans lequel elle attire l'attention des enseignants sur “le caractère illégal” de l'appel à la grève, émanant de la coordination, “une organisation non agréée par les autorités compétentes”. La coordination des profs du secondaire, créée en janvier dernier “pour parer à une urgence” n'est pourtant pas à sa première action. Au cours du mois de février, elle a en effet initié une grève de trois jours, qui exprime les mêmes revendications. Pour les enseignants grévistes, la tutelle “persiste dans le silence et recherche le pourrissement” et aurait même donner son aval pour “ouvrir le bal des intimidations au sein des établissements”. Hier, le porte-parole de la coordination d'Alger a laissé entendre qu'une conférence de presse sera organisée, d'ici à la fin de la semaine, après les réunions des délégués, pour faire le point autour du débrayage, des actions qui seront menées par sa structure et, éventuellement, par les coordinations des autres wilayas. H. A.