Le financement accordé par l'Etat pour la mise en application du Programme national de gestion intégrée des déchets municipaux (Progdem) est insuffisant. C'est pour cette raison qu'il est nécessaire de réévaluer la taxe d'enlèvement des déchets ménagers, d'améliorer le recouvrement de cette dernière et de faire appel aux bailleurs de fonds. C'est l'objet de la journée d'information organisée hier par le ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, M. Cherif Rahmani, à l'intention des walis, des P/APC et des inspecteurs de l'environnement des régions centre et sud du pays, et en présence des représentants des ministères des Finances, de la Justice et de l'Intérieur et des Collectivités locales. Dans son intervention, M. Rahmani s'est attardé sur la situation actuelle de la gestion des déchets urbains. Une gestion cahoteuse qui a permis toutes les dérives et qui risque de venir à bout d'un écosystème déjà bien fragile, ce qui a amené le gouvernement à adopter une politique en matière d'environnement. Le Progdem est partie intégrante de la nouvelle stratégie adoptée dans ce domaine. Tout en définissant les prérogatives des communes et en situant les responsabilités, il vise à éradiquer les pratiques actuelles qui ont facilité la multiplication des décharges sauvages et à organiser la gestion intégrée des résidus solides de façon à préserver l'environnement. Le Progdem, qui sera mis en œuvre en premier lieu dans 40 grandes villes du pays, consiste, entre autres, à réaliser des centres d'enfouissement technique, à aménager les sites de mise en décharge des déchets inertes, à promouvoir le recyclage, à recentrer l'action de la commune sur sa mission de base qui est la salubrité publique. Le problème principal reste le financement de cette opération qui tendra à s'élargir aux autres villes du pays. Le ministre délégué aux collectivités locales, M. Dahou Ould-Kablia, a fait savoir que des fonds à hauteur de 5,5 milliards de dinars ont été dégagés par le ministère de l'Intérieur. Un montant jugé insuffisant, vu l'ampleur de la tâche qui attend les communes, d'où la nécessité de faire appel à des bailleurs de fonds. Il est justement prévu une conférence internationale des bailleurs de fonds, en partenariat avec la Banque mondiale, le mois de mai prochain et la présence des représentants des ambassades de France, d'Italie, de Suisse et du royaume de Belgique va dans le sens de la préparation de cette importante rencontre. “Mais les communes doivent signer un contrat de performance si elles veulent être attrayantes”, a lancé le ministre de l'Environnement qui a fait savoir à l'assistance que des dons de 8 millions et de 10 millions d'euros ont été faits respectivement par l'Italie et la Belgique, alors que la Suisse a financé la déchetterie de Blida, dans le cadre de la stratégie nationale de l'environnement (PNAE-DD). De son côté, le directeur général de la DGSN, M. Ali Tounsi, a mis l'accent sur le rôle de la police de l'urbanisme et de la protection de l'environnement qui a été mise sur pied sur proposition du ministre de l'Environnement. M. Tounsi a fait remarquer que 300 éléments sont actuellement mobilisés sur le terrain et que cet effectif sera doublé dans les six mois à venir. R. M.