L'industrie touristique de la ville natale de l'illustre saint Augustin n'arrive toujours pas à trouver ses marques au risque de ne plus pouvoir suivre le rythme. Les radios locales commencent à se redéployer pour retrouver leur place dans l'information de proximité. La station locale de Souk Ahras fut, la semaine dernière, l'espace d'un forum, une tribune pour débattre de tourisme dans la cité. Les responsables locaux du secteur, en présence des différents acteurs, ont débattu d'un secteur, certes, mais aussi d'une ville et d'un projet de tourisme urbain régional. Le directeur du tourisme de la wilaya de Souk Ahras y était invité pour expliquer, au cours d'une réunion débat, les derniers développement, si développement il y a, dans le secteur touristique. Chemin faisant, les interlocuteurs se sont plutôt directement allés dans le dénombrement des multiples lacunes de ce secteur, aidés en cela par l'évidente absence du tourisme, longtemps remarquée, dans les activités économiques et sociales de la région. À son tour, le directeur du tourisme s'est attelé à dresser tout d'abord un diagnostic préalable à toute action programmée. Ses conclusions ne diffèrent pas de celles des autres acteurs sur le terrain. Manque de culture touristique, déficit chronique en structures d'accueil, absence de coordination entre les divers protagonistes, carence notoire dans la mise en valeur des sites touristiques, etc. Tout cela est bien connu depuis belle lurette, même du temps des “industries industrialisantes” où l'on se souciait peu du tourisme et de son essor. En tout cas, tout le monde s'accorde à conclure que ce n'est guère avec la mentalité d'antan et les mêmes réflexes qu'on pourra percevoir correctement tous les aspects et apporter les solutions concrètes à cette situation. Il faut avoir une réelle volonté de relancer le secteur, et cela doit commencer par un état des lieux sincère et exhaustif. Affirmer par exemple qu'un tourisme urbain est possible à Souk Ahras-ville, c'est de l'utopie car, de nos jours, s'y promener n'est plus un plaisir, mais plutôt un supplice… Côté investissement, c'est également la catastrophe ! Le représentant de l'association du développement collectif a même révélé que des projets d'investissement, en l'occurrence des constructions d'hôtels, n'ont jamais eu de suites favorables. Et même si cela venait à se réaliser, le promoteur devra alors s'armer de beaucoup de courage et “ramer dur” à contre-courant, pour espérer obtenir le fameux permis d'exploitation. Dans le cas contraire, si le projet en question venait à déplaire à certains inquisiteurs, la cabale est toute faite et une avalanche de pétitions est alors facilement provoquée, pour le compromettre définitivement, et cela n'est un secret pour personne ! Être la ville natale de Saint Augustin, lui-même un produit touristique très coté chez plusieurs tours opérateurs étrangers, italiens notamment, est une source de rente. Il suffit de construire autour une plate-forme de services et de prestations pour tirer le maximum de dividendes. M. C. M.