Le pèlerinage religieux a été encouragé par le premier magistrat du pays. Le sujet n'est plus tabou. Le tourisme religieux, longtemps occulté par les pouvoirs publics pour diverses raisons, commence, quoique timidement, à prendre forme. Impulsée par le colloque organisé en 2000 à Alger sur la vie de l'évêque et philosophe catholique, saint Augustin et auquel, rappelle-t-on, des religieux, archéologues, historiens...ont pris part, l'idée était de retracer l'itinéraire géographique du pontife chrétien et de permettre également à ses adeptes, dans le monde entier, de venir, nombreux, découvrir les villes et les lieux fréquentés par le religieux. Depuis cette date, de nombreux pèlerins, bravant «le risque Algérie» dont certains supports médiatiques en Europe, s'entêtent, à ce jour, à en faire leur cheval de bataille dans une cavale politique, battue en brèche depuis le dernier scrutin présidentiel, débarquent à Souk-Ahras, M'Daourouch et à Annaba où se trouve, justement, la basilique du saint chrétien. Le pèlerinage religieux admis, voire encouragé, même par le premier magistrat du pays, n'a été cependant possible que grâce au concours d'une agence de voyages italo-tunisienne, Auréa Tunis, qui, depuis le début, chapeaute le déplacement des centaines de pèlerins. Selon, M.Pier, fondateur de cette entité, l'Algérie, en ressuscitant l'image de saint Augustin, a tout à gagner, «outre son caractère religieux, le voyage augustinien servira efficacement pour refléter le potentiel civilisationnel riche de l'Algérie», observe notre interlocuteur. Le parcours mis en pratique par l'agence Aurea Tunis, prend d'abord effet à partir de l'antique ville de Thagaste (actuelle Souk-Ahras) qui a vu naître, en 354, saint Augustin. Une escale via laquelle les adeptes de l'évêque, apprécieront l'olivier qu'il a planté, pour perpétuer la mémoire de son père. La seconde étape concerne la ville de M'Daourouch (ex-Madaure) où, d'après les biographes de l'église catholique, le saint chrétien avait entamé les premières années de son «long» parcours scolaire, bien avant qu'il ne rejoigne Carthage et par la suite Rome et Milan. «Même s'il reste beaucoup à faire pour déterminer avec minutie son parcours, il n'en demeure pas moins qu'à cet effet, un travail de recherche a été engagé par les archéologues et les historiens oeuvrant dans notre agence», explique M.Pier. Cela va sans dire ; des efforts menés par les autorités locales, notamment ceux de Souk-Ahras, qui font montre, chose inhabituelle dans notre pays, d'une volonté accrue pour faire valoir ce personnage religieux, aussi bien sur le plan national qu'à l'étranger. Reste maintenant que notre pays, engagé dans cette vaste entreprise, accuse un retard considérable pour ce qui est des infrastructures touristiques, censées faciliter le séjour des pèlerins. Il devient donc urgent, pour la tutelle, de mettre en oeuvre une politique qui va dans le sens de l'amélioration et de la réhabilitation de ces infrastructures, si la volonté de remettre en valeur notre patrimoine, existe.