Les flux migratoires vers les centres urbains et la paupérisation qui a happé d'importantes franges de la population au cours de la dernière décennie ont engendré de nombreux phénomènes négatifs dont celui relatif à l'apparition de ceintures de la misère autour des villes de la wilaya. D'ailleurs, il n'existe quasiment aucune agglomération où il n'est recensé des habitations précaires et autres bidonvilles qui leur ont souvent conféré un aspect hideux. Même le chef-lieu de wilaya qui a pu préserver pendant plusieurs années son tissu urbain de type européen n'est plus aujourd'hui indemne des effets du phénomène, ahanant sous le poids de la poussée démographique et de la saturation des équipements collectifs. La conjugaison de ces facteurs négatifs a créé de nouvelles réalités en opposition avec la logique urbaine, car ayant généré un habitat à caractère informel dont la résorption est devenue problématique. En termes chiffrés, l'on estime le parc de logements précaires à plus de 18% de celui de la wilaya qui est estimé à 142 000 unités. La problème se pose encore avec plus d'acuité dans certaines communes dès lors qu'il leur est devenu difficile, voire impossible de trouver la solution idoine à une situation où tout le parc de logements est précaire, comme cela est corroboré par les statistiques des services de l'urbanisme concernant la petite localité de Cheniguel à 100 km au sud de Médéa. La situation est peu aisée à gérer dans le cas des principales agglomérations où le phénomène de l'exode rural continue de contrarier la maîtrise de leur expansion urbaine. La perspective d'une solution au problème de déficit en logements et de résorption de l'habitat précaire ne sera atteinte que dans le seul chef-lieu de wilaya où un pôle urbain va être créé dans le cadre du programme de soutien à la croissance. Cependant, il reste à espérer que la réalisation de la ville nouvelle de Boughezoul prévue dans le cadre de l'aménagement du territoire et dont l'impact direct est d'imprimer une autre dynamique au développement de la région permettra à terme de créer de nouvelles infrastructures et des ensembles d'habitats pouvant recevoir jusqu'à 350 000 habitants à l'horizon 2025. M. El Bey