La répartition par formules et types d'habitat reste, quant à elle, une équation à plusieurs inconnues… La disponibilité d'une offre suffisante en logements demeure une problématique de plus en plus difficile à résoudre en Algérie. Les statistiques avancées par les officiels laissent transparaître une certaine évolution en termes de production d'unités, mais la pression persiste toujours. Autrement dit, la demande n'a jamais été satisfaite. D'où la poussée de bidonvilles à travers plusieurs wilayas du pays. Ainsi, les chiffres officiels indiquent que le patrimoine national a été évalué à 5 millions de logements jusqu'à 2005. Trois millions d'unités sont collectives alors que 2 millions sont individuelles. Si l'on rajoute le million de logements, projet cher au président de la République, réalisé entre 2005 et 2009, le parc national sera estimé à 6 millions d'unités pour une population de 35 millions d'habitants. Ce qui portera également le nombre de logements collectifs à 4 millions. Le ministère de l'Habitat a également prévu la réalisation d'un autre million de logements durant le quinquennat 2009-2014, conformément aux promesses du chef de l'Etat pendant sa campagne pour la présidentielle. À l'horizon 2014, l'Algérie devrait disposer de 7 millions de logements pour 35 millions d'Algériens, soit 7 millions d'unités collectives. En termes plus clairs, le programme présidentiel englobe 2 millions de logements pour la période 2005-2014. Avec un taux d'occupation par logement (Tol) de 6, ils seront 12 millions d'Algériens qui en bénéficieront, soit 35% de la population totale. C'est l'équivalent de 4 fois la population d'Alger, 11 fois celle de Sétif et 10 fois celle d'Oran. Toutefois, on ne connaît pas encore la tranche d'âge des bénéficiaires de ces unités. Pour éviter les erreurs commises de par le passé, le ministère de l'Habitat doit apporter l'éclairage nécessaire, en matière de statistiques, du million de logements à édifier d'ici à 2014. En un mot, il serait judicieux d'identifier à l'avance ceux à qui seront affectés ces appartements, notamment leur âge, leur fonction, leur poste de responsabilité, leur grade, hommes ou femmes... Reste à savoir dès à présent, si le programme des quatre années à venir sera réalisé avec la qualité requise, en quantités projetées et dans les délais impartis. Si l'on considère que le deuxième million de logements de M. Bouteflika est construit, le patrimoine national sera de l'ordre de 7 millions d'unités en 2014. Avec un Tol de 6, l'Algérie s'enorgueillira de pouvoir loger 42 millions de personnes ! Et en référence à la démographie actuelle du pays (35 millions d'habitants), on notera un surplus de 7 millions d'habitants. Si l'on suit cette logique, le million de logements qui sera concrétisé en 2014 sera, par voie de conséquence, inoccupé. Le dernier recensement général de la population et de l'habitat (RGPH) a indiqué que 60% des Algériens, soit 21 millions, occupent 4,2 millions de logements en ville. Le reste, c'est-à-dire 40%, soit 14 millions de citoyens, habitent dans 2,8 millions constructions individuelles. À cela, il y a lieu d'ajouter les 620 000 aides accordées par la Caisse national du logement (CNL). Les statistiques officielles ne précisent pas, cependant, si ces aides de l'Etat ont été affectées à des citoyens pour des constructions urbaines ou rurales, ou à des particuliers uniquement. Chose que doivent faire les responsables concernés par souci de transparence. Par ailleurs, le stock de logements, ce qu'appellent les promoteurs le RAR (reste à réaliser), et le nombre de logements lancés en 2009 suivant les différents types et formules, à savoir logement social urbain, logement social rural, le LSP, location-vente, logement promotionnel aidé, logement promotionnel, ne ressortent nulle part dans les bilans du ministère. Pourtant, il est du devoir des administrateurs d'informer les administrés. Car, ceux-ci ont le droit le plus absolu de connaître ce qui se fait dans leur pays. À bon entendeur…