La 11e édition du Salon international du livre d'Alger (Sila), qui se tiendra jusqu'au 10 novembre prochain, a été inauguré hier par Abdelkader Bensalah, président du Conseil de la nation. À une poignée de minutes avant l'arrivée de la délégation officielle, certains exposants attendaient encore que leur stand fût prêt à recevoir les livres. Alors que des agents s'affairaient à dérouler le tapis rouge, d'autres s'occupaient encore à installer les rayonnages. À l'image de ceux du calligraphe égyptien, installé en France, Ker Eddin Adili, pourtant placé juste en face de l'entrée principale du pavillon central. “Cela fait trois jours que j'attends une table. Je ne comprends pas pourquoi on m'a mis face à l'entrée principale. C'est ma première participation et je me demande ce que je fais ici. Je pense que je vais tout remballer et rentrer chez moi”. Sa femme souhaitant malgré tout rester calme reconnaîtra quand même : “Hier, j'ai attendu toute la journée sans rien voir arriver.” Il n'aura cependant pas le temps de ranger ses affaires qui servent l'art de la belle écriture : des qlams en bois de rose de Madagascar, des plumes d'oie originaires du Canada et encres fabriquées à partir d'extraits de plantes et d'animaux. Alors qu'il peinait à contenir son mécontentement, des tables miraculeuses arrivent et sont vite recouvertes d'une soierie sur lesquelles seront exposés ces instruments d'avant Johannes Gutenberg. Le président du Conseil de la nation, qu'accompagnaient le ministre de l'Education nationale, celui de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication et celui de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, ne verra pas les calligraphies, il a été immédiatement dirigé vers le stand de l'Anep, organisatrice de ce 11e Sila placé sous le signe de l'écriture et de l'émancipation. Plusieurs éditeurs algériens et étrangers ont connu une situation similaire à celle du calligraphe égyptien : des stands sont vite montés pendant l'inauguration même. Quant à l'absence de Khalida Toumi, la ministre de la Culture, habituellement présente au premier jour du Salon du livre, elle reste “énigmatique”, selon certains organisateurs. Lors de cette rencontre culturelle internationale, la plus importante du pays, seront exposés au public plus de 80 000 livres édités par près de 700 maison étrangères. SAMIR BENMALEK