Rendez-vous n Le 11e Salon international du livre d'Alger a été inauguré hier au Palais des expositions aux Pins-Maritimes par Abdelkader Bensalah, président du Conseil de la nation. Selon les organisateurs, le nombre de maisons d'édition nationales a connu une hausse par rapport à l'année dernière, passant de 67 à 120, alors que le nombre de titres exposés s'élève à 80 000, dont 30% consacrés aux enfants et à la jeunesse. Par ailleurs, un très grand nombre d'éditeurs arabes et étrangers, représentant vingt-trois pays, participent à cette rencontre, aux côtés des algériens. Il est à souligner que l'Italie participe pour la première fois à ce Sila, et l'Iran y est présente officiellement. «L'année dernière, l'Iran a indirectement participé au Salon, c'est-à-dire que les éditions iraniennes se sont fait représenter par des libraires, des éditeurs et même par des importateurs de livres, alors que cette année, nous participons effectivement», déclare un éditeur iranien. L'originalité de ce Sila est qu'il revêt une pluralité de son organisation, associant l'ensemble des membres de la famille algérienne du livre dans le comité d'organisation ; et grâce à la motivation et à l'esprit d'engagement de ces différents acteurs, le Sila ne se considère plus comme une foire de livres, mais davantage comme «un outil au service de la libération et l'émancipation des hommes», et cela par «la culture et la production intellectuelle des élites». Et c'est dans cette optique que s'inscrit ce XIe Sila, le thème générique retenu pour cette année étant «écriture et émancipation», deux facettes d'un même combat que mène l'homme pour sa liberté. Si le XIe Sila a choisi ce thème, c'est pour illustrer ce combat pour la liberté de l'homme et ce en revisitant des figures célèbres qui, à travers l'écriture, ont donné à leur combat une dimension universelle. Parmi ces figures, il y a Ibn Khaldoun qui illustre magnifiquement l'émancipation de l'histoire et de la sociologie en apportant des innovations révolutionnaires dans la façon d'expliquer l'évolution des sociétés. Ainsi, une rencontre autour de la pensée de cet éminent sociologue est prévue durant le Sila. D'autres figures, comme saint Augustin ou Apulée, seront consacrées à travers plusieurs activités du XIe Sila. Le roman constitue un autre thème central du Salon, car ce genre littéraire a joué un rôle émancipateur dans l'histoire contemporaine de l'Algérie, à l'exemple de Mohammed Dib ou encore de Réda Houhou. Il est à souligner que le XIe Sila coïncide avec le 1er novembre, et c'est pour cette raison que le comité d'organisation a prévu un colloque avec la participation de grands noms de la lutte armée pour la libération nationale. Comme il compte rendre hommage à tous les intellectuels français qui, comme Sartre, Alleg et Mandouze, ont pris position en faveur de la révolution algérienne. Événement majeur en Algérie, en Méditerranée et dans le monde arabe, le Sila, devenant, d'année en année, une tradition renforcée, doit, et cela, selon Ahmed Boucena, P-DG de l'Anep organisatrice, mériter «le statut de rendez-vous annuel, régulier dans l'agenda des amateurs de littérature et de culture en général».