Il ne concerne que la mort de 148 villageois chiites au début des années 1980 et la meurtrière campagne en 1987-1988 au Kurdistan. La liste de l'accusation établie par les Etats-Unis est beaucoup plus longue. Saddam est accusé d'avoir écrasé dans le sang le soulèvement chiite dans le sud de l'Irak, faisant des milliers de victimes, après la défaite de son armée boutée du Koweït par une coalition internationale que dirigeait le père de Bush. Le fils de ce dernier omet la complicité de son père qui a laissé faire alors que les Gi's étaient aux portes de Bagdad ! En 1988, pendant la guerre Irak-Iran (1980-88), qui a fait un million de morts de part et d'autre, l'aviation irakienne a largué sur Halabja des bombes chimiques : 5 000 Kurdes, des femmes et des enfants, ont été tués en quelques minutes, et 10 000 blessés. Washington, qui soutenait Saddam contre Khomeiny, ne s'était même pas ému ! Un an auparavant, 182 000 personnes sont tuées dans des déplacements massifs de populations kurdes du nord au sud de l'Irak, à Anfal. En 1983, 8 000 membres de la tribu Barzani, puissant clan kurde auquel appartient le chef du Parti démocratique du Kurdistan et actuel président du Kurdistan, Massoud Barzani, sont assassinés. De 1980 à 1990, plusieurs dignitaires religieux chiites sont exécutés dont l'imam Sadr, père du bouillonnant chiite de Bagdad. D. B.