L'Algérie a sollicité les Etats-Unis d'Amérique pour l'acquisition d'équipements militaires. C'est ce qu'a affirmé Peter W. Rodman, le secrétaire américain adjoint à la Défense pour la sécurité internationale, hier, à l'ambassade américaine, à l'occasion de la tenue à Alger du deuxième dialogue militaire algéro-américain (JMD), du 5 au 7 novembre. Si les discussions entre les deux délégations ont eu trait à la nature de la coopération en matière de Défense, à des échanges de point de vue, à la mise en œuvre d'exercices communs, ou aux questions relatives aux intérêts stratégiques communs, elles ont également porté sur l'étude des “équipements auxquels l'Algérie s'intéresse”. Une équipe d'experts explique actuellement, selon l'ambassadeur des USA en Algérie, les procédures “et ce qu'on peut faire ensemble”. “Nous avons exprimé notre disponibilité à le faire ensemble”, a indiqué Robert S. Ford. Si Peter W. Rodman, le secrétaire américain adjoint à la Défense pour la sécurité internationale, ne donnera aucun détail technique sur la nature de ces équipements, il précisera néanmoins que le dossier sera étudié au cas par cas, au regard de la législation américaine. “On commencera par des choses modestes et notre coopération se développera graduellement”, a-t-il indiqué. Quant à la concurrence d'autres pays à ce sujet, notamment la Russie, le responsable américain estimera qu'il ne s'agit pas “du tout” de compétition. “Nous savons que la Russie va vendre beaucoup plus. L'Algérie nous sollicite pour autre chose. L'Algérie et les USA ont d'autres raisons de coopérer et d'échanger. Nous avons autre chose à offrir”, relèvera le secrétaire américain adjoint à la Défense pour la sécurité internationale. Jusqu'à présent, tous les officiels américains en visite en Algérie ont affirmé que s'il n'y avait pas de blocages politiques américains pour l'étude au cas par cas des demandes, l'Algérie n'avait pas pour autant exprimé, selon eux, un tel besoin. La coopération militaire entre l'Algérie et les USA a apparemment de beaux jours devant elle. “Je pense que beaucoup de choses peuvent être faites et pas seulement la vente d'armes. Elle implique l'échange de renseignement, les manœuvres communes, l'échange d'officiers, la formation. Les militaires doivent apprendre à travailler ensemble et toutes les autres dimensions de cette coopération se développent”, a affirmé Peter S. Rodman. Les contours des programmes futurs de coopération sont toujours en cours de discussions entre les membres des deux délégations. “Nous pouvons proposer, et c'est aux Algériens de décider ce qui est convenable à leurs intérêts et besoins”, a expliqué Robert Ford, l'ambassadeur des USA. Il revient au Commandement des Forces américaines en Europe (EUCOM) de développer les pistes et idées de coopération, notamment pour les exercices communs avec les forces navales, aériennes ou terrestres. Celle-ci peut être bilatérale ou multilatérale dans le cadre de l'Alliance atlantique (OTAN). Il ne s'agit pas pour le secrétaire adjoint américain à la Défense d'une nouvelle étape dans la coopération bilatérale en matière de Défense. “Nous coopérons depuis quelques années, et le début de cette relation est très intéressant. C'est une relation très stratégique et nous sommes très heureux d'avoir cette coopération”, a-t-il indiqué. Il y a toujours eu, selon Peter W. Rodman, “une sympathie naturelle et un respect” pour l'Algérie aux USA. “Durant la guerre froide les relations étaient compliquées et pas très étroites. Aujourd'hui, nous sommes à une époque nouvelle de l'histoire et il devient inévitable que nous soyons plus liés sur le plan économique en premier lieu et sur le plan sécuritaire”. C'est au cours de son déplacement précédent en mai 2003 à Alger qu'il a appris que l'Algérie était intéressée par une coopération en matière de défense. Celle-ci a été exprimée selon lui par les plus hautes autorités de l'Etat. “Nous étions intéressés par la même chose pour des raisons stratégiques. L'Algérie est un pays stratégique dans la région puis il y a eu la lutte commune contre le terrorisme”. Un domaine où l'Algérie a son expérience propre. Interrogé sur l'existence ou le souhait des responsables américains d'établir des bases dans le Sud algérien, le secrétaire américain adjoint à la Défense a été catégorique. “Nous ne parlons pas du tout de bases et il n'y en a pas. Nous parlons d'activités communes. À ce jour, nous sommes intéressés par une coopération et nous ne cherchons pas à avoir des bases ni en Algérie ni dans la région. Notre démarche consiste à augmenter les capacités des forces locales et nous cherchons les moyens”, a affirmé Peter Rodman. Le JMD est coprésidé par le général major Ahmed Senhadji et le secrétaire adjoint à la Défense pour la sécurité internationale, Peter W. Rodman. Le JMD a été conçu pour entretenir le dialogue et les relations entre les deux pays et pour promouvoir et renforcer leurs liens bilatéraux dans le domaine militaire. Peter W. Rodman a été reçu principalement depuis son arrivée par le Chef du gouvernement, le ministre délégué à la Défense, le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères. Samar Smati