Le secrétaire américain adjoint à la défense a surtout insisté sur un partenariat privilégié avec Alger. Le secrétaire américain adjoint à la Défense pour la sécurité internationale, Peter W.Rodman, a quitté, hier, Alger, au terme d'une visite de travail de trois jours. Rodman, qui a été salué à son départ de l'aéroport international Houari-Boumediene par le secrétaire général du ministère de la Défense nationale, le général-major Ahmed Senhadji, et en l'absence du président de la République, en visite officielle en Chine, a eu des discussions de haut niveau avec des responsables politiques et militaires algériens, dont le chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, le ministre délégué auprès du ministre de la Défense nationale, Abdelmalek Guenaïzia, et le secrétaire général du ministère de la défense nationale, Ahmed Sanhadji. Avec le ministre délégué à la Défense nationale, Abdelmalek Guenaïzia, Rodman a évoqué les moyens de «renforcer les relations algéro-américaines en matière de défense». Ces relations s'articulent autour de trois axes principaux, et qui sont les priorités étasuniennes en Algérie: le dialogue militaire, les relations stratégiques et la coopération de haut rang entre les deux armées. Grand connaisseur du Maghreb qu'il a visité à plusieurs reprises, il semble bien parti pour devenir le nouveau concepteur de la politique américaine au Maghreb. «Les Etats-Unis ne veulent pas de bases militaires en Algérie. Nous voulons augmenter les capacités des forces locales, pas ouvrir des bases. Nous sommes intéressés par un partenariat stratégique et militaire, par la formation d'officiers et une coopération en matière de sécurité, les exercices militaires communs, les échanges d'informations, les achats d'équipements militaires et les échanges entre nos officiers», a-t-il précisé en substance. En termes clairs, Washington pourrait, aujourd'hui, armer l'ANP, chose qu'elle s'était interdite de faire avant les événements du 11 septembre 2001. «Le dossier du nucléaire algérien ne pose aucun problème pour Washington», est une des autres formules lancées par Rodman. «Nous n'avons aucun problème avec des pays qui respectent leurs engagements internationaux et qui ne développent pas des programmes atomiques dans le secret. Cela ne concerne pas l'Algérie», a-t-il expliqué. Devenu «Monsieur Maghreb» depuis quelques années déjà, il a visité la région, à plusieurs reprises, accédant de ce fait au statut de concepteur de la politique américaine au Maghreb. Les exercices militaires qui se sont déroulés dans le Sahara avaient associé l'armée américaine à des manoeuvres militaires de simulation contre les groupes terroristes, sont de son cru. La collaboration américaine et celle des pays membres de l'Initiative transsaharienne de lutte contre le terrorisme, à savoir l'Algérie, le Maroc, la Tunisie, le Sénégal et le Nigeria, en plus des quatre pays ayant pris part à l'initiative Pan-Sahel, à savoir le Mali, la Mauritanie, le Tchad et le Niger en début de l'année 2005 pour contrebalancer l'inquiétante présence des groupes terroristes, avaient définitivement planté le décor d'une présence américaine discrète, certes, mais qui va certainement s'inscrire dans le temps dans la région saharo-sahélienne. Lors d'une visite à Alger, le 12 février dernier, le secrétaire américain à la défense, Donald Rumsfeld, avait déclaré que les Etats-Unis souhaitaient accroître leur coopération militaire et antiterroriste avec l'Algérie.