Voulue par Sonelgaz pour faire face à ses dépenses, l'augmentation des tarifs de l'électricité et du gaz ne semble pas en voie d'être concrétisée. En effet, le gouvernement continue de temporiser dans le but de préserver le pouvoir d'achat du citoyen. En d'autres termes, l'Etat est appelé, compte tenue de la dégradation du pouvoir d'achat du citoyen, à opter pour le soutien de Sonelgaz plutôt que d'opérer des augmentations sur les factures d'électricité et du gaz. M. Khelil a tenu à préciser que la demande introduite par Sonelgaz au niveau de la Commission de régulation de l'électricité et du gaz (CREG) n'a, pour le moment, reçu ni accord ni refus. Cependant, le ministre a ajouté que son département ne perd pas de vue la situation générée par la dégradation du pouvoir d'achat du citoyen. Le gouvernement est appelé, selon le ministre, à faire un choix pour permettre au groupe Sonelgaz de couvrir ses investissements pour répondre à la demande interne d'électricité et du gaz. Augmentation des prix ou soutien de sonelgaz ? Les propos du ministre suggèrent que l'on est plus près de la subvention que de l'augmentation. Une option, d'ailleurs, avancée par le P-DG du groupe Sonelgaz, M. Noureddine Boutarfa. Même son de cloche chez la Fédération nationale des travailleurs de l'électricité et du gaz (FNTIEG), qui a fait savoir son opposition à la hausse des prix de l'électricité. "La subvention de l'Etat reste la seule solution", estime-t-on du côté de la fédération des électriciens. Il convient de rappeler que la question relative à l'augmentation des tarifs de la Sonelgaz ne date pas d'aujourd'hui. Le groupe a, depuis quelque temps déjà, saisi la CREG pour une révision à la hausse des tarifs puisque, selon lui, "le consommateur ne paye que 65% du prix réel de l'électricité". La CREG a réalisé une étude et remis un rapport comportant des propositions d'augmentation des tarifs au gouvernement qui tarde à trancher. La balle est aujourd'hui dans le camp de l'Exécutif, lequel est appelé soit à donner son accord, soit puiser dans les fonds du Trésor public pour subventionner le déficit du groupe. Le gouvernement est appelé à se prononcer rapidement, d'autant que le groupe compte, pour cette année, investir 190 milliards de dinars contre un chiffre d'affaires prévisible qui ne devrait pas dépasser 135 milliards de dinars. L'entreprise a déjà investi 145 milliards de dinars contre un chiffre d'affaires de l'ordre de 125 milliards de dinars. Il y a, en fait, des écarts importants entre les dépenses et les recettes. Des écarts que ne peut pas supporter le groupe, comme l'a déjà souligné son P-DG à maintes reprises lors de ses sorties médiatiques. Yacine B.Mieux encore, l'option d'augmentation des tarifs fait de moins en moins d'adeptes dans les milieux décideurs, laissant plutôt place à celle consistant à subventionner le groupe Sonelgaz. C'est du moins ce qui ressort des déclarations du ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, tenues, dimanche, dans les colonnes de notre confrère "El Khabar". Pour le premier responsable du secteur, "si le citoyen est incapable de payer, alors ça sera l'Etat qu'il le fera".