Nourredine Bouterfa, président-directeur général de Sonelgaz, a défendu, bec et ongles, la démarche de la société. Une décision qui ne manquera pas de satisfaire les familles algériennes, dont le pouvoir d'achat est en perpétuelle érosion. Le gouvernement a rejeté la demande de Sonelgaz d'augmenter de 10 à 15% les tarifs de l'électricité. Si l'option de la révision à la hausse du coût de cette énergie semble inéluctable, tout porte à croire que l'Exécutif tranchera pour des taux beaucoup moins élevés. C'est ce qui ressort de l'intervention de M.Otmane Nadjb, président de la Commission de régulation du gaz et de l'électricité (Creg), qui était, hier, l'invité du Forum du quotidien El Moudjhahid. Aculé sur cette épineuse question, le conférencier affirme que le dossier de la nouvelle tarification de l'électricité est sur la table du gouvernement. «Pour cette raison, on ne peut pas anticiper sur la décision finale. Mais probablement, ajoute-t-il, l'Exécutif opterait pour une fourchette plus basse que celle proposée par Sonelgaz.» Selon certaines indiscrétions, Sonelgaz aurait demandé, officiellement, une augmentation de 20% le mois de mars dernier. Une proposition non partagée, en premier lieu par la Creg, l'instance chargée de fixer la tarification de l'électricité et du gaz selon la loi 01-02 du 5 février 2002. «Avant de rendre notre décision, le dossier a fait l'objet de concertation avec les différentes instances concernées durant plusieurs mois. Le gouvernement nous a demandé plus de détails sur ce dossier. La situation en est là, au jour d'aujourd'hui». De son côté, M.Nourredine Bouterfa, président-directeur général de Sonelgaz, approché par les journalistes en marge de la conférence-débat, a défendu, bec et ongles, la démarche de la Société. Une politique que le gouvernement soutient, et ce, «en insistant sur la nécessité d'investir». Or, fait-il savoir, «l'investissement est financé en partie par les tarifs». «Je pense a-t-il soutenu que le gouvernement va essayer de concilier le pouvoir d'achat et les besoins financiers de Sonelgaz.» confirmant, ainsi, la thèse soutenue par M.Othmane. Il faut savoir que Sonelgaz devra injecter près de 5,3 milliards de dollars US, dont 22% pour la production, 39% pour le transport et 39% pour la distribution. Elle investira près de 2,2 milliards de dollars US dans les réseaux de transport et de distribution de gaz. La fixation de taux préférentiels pour les investisseurs, dans le cadre de la loi de finances 2007, constitue une forme de soutien au tarif, souligne Bouterfa, «mais cela est loin d'être suffisant pour le développement du réseau qui compte plus d' un million de mauvais payeurs», précise-t-il. Par ailleurs, le président de la Creg s'est longuement attardé sur les investissements dans le secteur depuis la promulgation de ladite loi. Il souligne, dans ce sens, que près de 3000MW ont été engagés avec un montant d'investissement avoisinant les 2 milliards de dollars. C'est le ministère de l'Energie qui assure actuellement l'octroi des autorisations, en attendant la publication prochaine d'un nouveau décret permettant à la Creg d'assumer cette mission. Il faut savoir que six décrets exécutifs, en application de la loi de 2002 relative à l'électricité et à la distribution du gaz par canalisation, ont été promulgués. Trois autres projets importants, ayant trait au régime de concession et à l'accès au réseau pour les tiers, verront le jour au début de l'année 2007. Le conférencier a fait état de l'intention de l'Etat d'ouvrir le capital de la nouvelle centrale électrique de Skikda détenue par Sharikat Kahraba Skikda (SKS). Parmi les potentiels acquéreurs, l'on retient la société canadienne SNCLavalin. Le même principe est réservé à Hadjret Enous.