Résumé : Salah repart en “mission”. Il promet à Karima de revenir plus tôt et, en attendant, lui remet un peu d'argent. Elle l'accepte car elle a une idée derrière la tête. Elle s'habille et prend son sac avant de descendre les marches menant vers le jardin. - Youcef ! Youcef ! Le jeune homme, qui était toujours en train de nettoyer le jardin, lève les yeux vers elle et remarque sa tenue. - Vous sortez seule, lui dit-il en s'approchant d'elle ? - Oui, je vais prendre un taxi pour me rendre chez le médecin. Toi, tu vas rester ici, car je risque d'être absente pour de longues heures. - Vous êtes sûre de pouvoir vous débrouiller seule ? - Cela ira, puisque je prends un taxi. Il la précède sur le trottoir et hèle un taxi. Karima monte dans la voiture et referme la portière. Youcef regarde le véhicule démarrer et demeure un moment incrédule sur le trottoir. Pauvre femme, se dit-il. Si belle, si gentille, mais si malheureuse ! Il reprend son travail et se dit que les propos de Karima, au sujet de ses médecins traitants, peuvent s'avérer d'une grande utilité dans l'affaire qu'il voulait introduire en justice. Dès ce soir, il passera à l'action et appellera un de ses meilleurs amis. Il passe la journée à mettre de l'ordre dans la remise et procède à un long nettoyage avant d'aménager un petit coin avec un lit de camp et quelques vielles bâches trouvées sur les lieux. Désormais, il dormira là pour ne pas attirer d'ennuis à Karima. Elle en a déjà assez fait pour lui ainsi. La jeune femme ne revient qu'en fin de journée. Elle constate avec satisfaction que le jardin est impeccable et que Youcef a été jusqu'à cueillir quelques roses qu'il a disposées dans un vase sur la console de l'entrée. L'air embaumait le printemps. Karima, toujours sur sa béquille, constate aussi que le salon était nettoyé et aéré et qu'une bonne odeur de soupe s'échappait de la cuisine. - Quel homme extraordinaire ce Youcef, se dit-elle, tout en déposant son sac sur le divan et en se dirigeant vers la cuisine. Il préparait une purée et s'apprêtait à brancher le mixeur. À sa vue, il suspend son geste et lui adresse un sourire . - Salut, Youcef, je vois que tu es bien occupé. - Si on veut. Et votre cheville ? - Le médecin va m'enlever le bandage dans deux jours, apparemment, tout est rentré dans l'ordre. - Bien, vous pourrez alors faire de longues promenades le soir, cela vous fera du bien de marcher au clair de lune. Y. H. (À suivre)