Résumé : Karima se révolte. Elle veut sortir travailler car la solitude lui pèse. Elle se sent comme un objet dont Salah dispose à sa guise. Karima, clopinant sur sa béquille, prend sa tasse de café et se dirige vers le salon. Au bout d'un moment, son mari la rejoint devant la grande fenêtre qui donne sur le jardin où Youcef ramassait les feuilles mortes. - Il a l'air sérieux, mais peut-on lui faire confiance ? - Que veux-tu dire par là ? - Je ne sais pas. Un homme seul avec une femme… - Eh bien, tu n'as qu'a rester chez toi, mon cher mari. Sur ce, elle le plante là et disparaît dans la cuisine. Salah demeure encore un moment devant la fenêtre, puis se retire dans la salle de bains. Karima l'entend couler un bain. Quelques heures plus tard, il revient habillé de pied en cape et rasé de près. Il s'approche de sa femme, sa mallette à la main. - Tu veux que je te dise, je vais partir pour deux jours, et à mon retour on ira faire une belle balade. - Oui, comme celles que tu promets à chacun de tes passages. - Cette fois, je parle sérieusement. Laisse-moi juste le temps de liquider quelques affaires urgentes. La jeune femme pousse un soupir. - Fais ce que tu veux. Je suis fatiguée de toutes ces histoires, Salah, et je ne veux plus rien savoir. Elle jette un coup d'œil à la pendule et remarque : - Ah ! il est temps d'aller chez le médecin. Je ne suis même pas habillée. Salah tire son portefeuille et prend une liasse de billets. - Tiens, prends ça. - C'est quoi tout cet argent ? - Mais pour les frais du médecin et des médicaments. Je suis certain que tu n'as pas eu le temps de passer à la banque. Karima regarde l'argent un moment puis hausse les épaules. Elle le prend sans dire un mot. Salah s'approche d'elle et l'embrasse sur les deux joues avant de partir. Elle entendit le moteur de la voiture puis les grilles qui s'ouvraient. “Un mari volage”, voilà ce que m'offre le destin. Y. H. (À suivre)