Les démocrates ont souhaité, dimanche, voir les Etats-Unis entamer un début de retrait militaire d'Irak dans les quatre à six mois, une perspective contre laquelle s'est élevé l'influent sénateur républicain John McCain, candidat probable à la présidentielle de 2008. “Nous avons besoin d'entamer une phase de redéploiement des forces d'Irak dans les quatre à six mois”, a déclaré le démocrate Carl Levin, appelé à devenir en janvier président de la commission des Forces armées du Sénat. L'engagement militaire américain en Irak “n'est pas sans fin”, a-t-il précisé sur la chaîne de télévision ABC. “Il n'y a qu'une solution politique en Irak” et “nous devons mettre la pression” sur ses dirigeants afin qu'ils trouvent cette solution, a aussi estimé Carl Levin. Le sénateur démocrate Joe Biden, appelé de son côté à redevenir au Sénat président de la commission des Relations internationales, s'est déclaré d'accord avec cette perspective de quatre à six mois. Le nouveau Congres mettra la pression sur les dirigeants irakiens pour qu'ils distribuent équitablement les revenus du pétrole, qu'ils instituent une forme de fédéralisme, négocient avec les milices et travaillent en faveur d'une conférence internationale, a-t-il dit, également sur ABC. L'influent sénateur républicain John McCain a réaffirmé, pour sa part, son opposition à tout retrait prématuré des troupes. “Je pense qu'un retrait ou la fixation d'une date de retrait mènerait au chaos dans la région”, a-t-il dit sur NBC. “Il y a beaucoup de choses que l'on peut faire pour sauver la situation mais elles requièrent toutes la présence de plus de troupes”, a-t-il ajouté. Ancien combattant au Vietnam et très écouté à ce titre aux Etats-Unis, M. McCain s'est opposé à un retrait graduel du pays. “Je n'accepte pas cela, je pense que ce qui se passera au fur et à mesure que nous nous retirerons est que la violence confessionnelle augmentera. Nous assisterons à l'implication de l'Iran et de la Syrie et nous aurons une situation grave”, a-t-il affirmé. “Nous sommes à un moment critique où nous allons gagner ou perdre dans les prochains mois”, a-t-il enfin estimé. Dans un sondage pour le magazine Newsweek diffusé samedi, 78% des Américains se sont dits “inquiets” (dont 51% “très inquiets”) que les démocrates s'emploient trop précipitamment à retirer les troupes d'Irak.